Euro-blogs - Mot-clé - femmes2024-02-07T15:02:46+01:00urn:md5:b213e54b8781eaa382c99815b0c732e9DotclearLa nouvelle Commission von der Leyen et l’ambition de la parité homme-femmeurn:md5:57c793da9247b5f80cb7fa1416e3432b2020-01-02T13:29:00+01:00Lea Borvoactualités européennescommissaire européenCommission européennefemmesparitéUnion EuropéenneUrsula Von der Leyenégalité hommes-femmes
<p><img src="https://euro-blogs.eu/public/Lea_B/Commissaires_europe_ens.png" alt="Commissaires_europe_ens.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="Commissaires_europe_ens.png, janv. 2020" /></p>
<pre> <em>Toute l'Europe.EU</em></pre>
<p>Le 1er décembre 2019, Ursula von der Leyen est devenue la première femme à occuper la présidence de la Commission européenne. Avec son collège, elle a remporté l’approbation du Parlement européen après six mois de travail, des élections serrées et le rejet de trois des commissaires présentés. La présidente de l’exécutif européen a finalement réussi à convaincre, en obtenant 461 voix « pour », là où son prédécesseur, Jean-Claude Juncker, n’en avait eu que 423.</p>
<p>Avec cette majorité simple, l’ex-ministre de la Défense allemande a annoncé vouloir composer un collège parfaitement paritaire pour que cette nouvelle Commission montre l’exemple au sein de l’Union européenne. Le pari est difficile : de 1958 à 1989, cette instance n’avait compté aucune femme en son sein. Avant le mandat d’Ursula von der Leyen, moins de 20% des commissaires européens avaient été des femmes. La représentation des femmes au sein des institutions européennes est donc un sujet épineux, ces dernières n’étant pas soumises à des obligations juridiques de parité homme-femme.</p>
<p>En septembre 2019, la nouvelle cheffe de l’exécutif européen a présenté son programme devant les eurodéputés où elle a rappelé sa volonté de parité homme-femme au sein de la commission. Dans cette même logique, elle a annoncé vouloir créer des mesures contraignantes en matière de transparence des salaires et ajouter la violence envers les femmes à la liste des infractions pénales. La présidente a d’ailleurs affirmé « Nous représentons la moitié de la population. Nous voulons notre juste part. », soulignant de nouveau son engagement dans la lutte pour l’égalité.</p>
<p>Au 1er décembre 2019, la nouvelle Commission a pris ses fonctions avec un taux de 44,4% de femmes dans son collège, la part la plus élevée jamais enregistrée. Elle est désormais composée de douze femmes sur vingt-sept commissaires.
Cet effort marque évidemment une étape vers l’égalité femme-homme, mais ce n’est pas la parité qui avait été promise. La présidente n’est pas seule responsable de la composition de son collège. En effet, ce sont les gouvernements qui désignent eux-mêmes leurs commissaires. Malgré les prérogatives d’Ursula von der Leyen, les chefs d’Etat ont manqué de fair-play et n’ont pas présenté une majorité de femmes devant les eurodéputés. La tâche avait déjà été particulièrement fastidieuse en 2014 pour l’ancien président Juncker, qui avait dû reculer en raison du blocage des Etats membres.</p>
<p>Finalement, ce renouvellement de mandat annonce de nouveaux efforts dans le combat pour l’égalité femme-homme. Un nouveau souffle semble avoir pris sur les institutions européennes qui en plus d’avoir sa première femme à la tête de la Commission, ont vu Christine Lagarde s’installer à la présidence de la Banque centrale européenne.</p>
<p><strong>Sources :</strong></p>
<p>- <em>Toute l’Europe</em> : « Qui sont les nouveaux commissaires européens ? » https://www.touteleurope.eu/actualite/qui-sont-les-nouveaux-commissaires-europeens.html (1er décembre 2019)</p>
<p>- <em>L’Opinion</em> : « Ursula von der Leyen au défi de la parité hommes-femmes à la Commission européenne » https://www.lopinion.fr/edition/international/ursula-von-der-leyen-defi-parite-hommes-femmes-a-commission-europeenne-193437 (22 juillet 2019)</p>
<p>- <em>Le Figaro</em> : « Von der Leyen promet un « nouveau départ » à l'UE »
https://www.lefigaro.fr/international/von-der-leyen-promet-un-nouveau-depart-a-l-union-europeenne-20191127 (27 novembre 2019)</p>
<p>- <em>Bulletin Quotidien</em> : « La nouvelle Commission européenne pourra entrer en fonction le 1er décembre » http://www.europresse.com/fr/ (28 novembre 2019)</p>
<p>- Le Monde : « Europe : la nouvelle Commission entrera en fonction le 1er décembre » https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/16/europe-la-nouvelle-commission-entrera-en-fonction-le-1er-decembre_6015787_3210.html (16 octobre 2019)</p>
<p>- Ouest-France : « Commission européenne. La longue marche des femmes pour la parité au sein de l’institution européenne » https://www.ouest-france.fr/europe/ue/commission-europeenne-la-longue-marche-des-femmes-pour-la-parite-au-sein-de-l-institution-europeenne-6627988 (27 novembre 2019)</p> Interruption Volontaire de Grossesse et la Pologne en 2016urn:md5:b5b7f66a77e13217e103b579537fbc242016-11-26T12:47:00+01:00Julie Lévy-Huetpolitiques européennesAvortementFemmesfemmesIVGPologneprojet de loi
<p>La Pologne a une législation très restrictive concernant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) qui ne serait autorisée que dans trois cas seulement : lors de viol ou d’inceste, de graves pathologies du fœtus ou de risques avérés pour la vie ou la santé de la mère.
A l’initiative des « pro-vie », le gouvernement polonais a présenté en septembre 2016, une proposition de loi qui interdirait totalement l’avortement. Ce projet de réforme a soulevé de vives protestations : « <em>Des milliers de femmes ont répondu à l’appel des organisations féministes de faire grève ou de s’habiller en noir pour protester contre le projet d’interdiction totale de l’interruption volontaire de grossesse » (« Lundi noir de mobilisation en Pologne contre le projet de loi anti-avortement</em> », « Le Monde », 03/10/16). Outre le mécontentement et le désaccord face à cette proposition, cet appel à manifester fait notamment référence à la manifestation des Islandaises de 1975, qui se mirent en grève de leur double journée de travail, à leur emploi et à la maison.
Face à ces contestations, « (…) la commission de la justice et des droits de l’Homme du Sejm (la chambre basse du Parlement polonais) a rejeté, mercredi 5 octobre au soir, la proposition de loi visant à interdire totalement l’avortement » (« En Pologne, l’interdiction totale de l’avortement est rejetée en commission parlementaire », Le Monde, 05/10/16). «<em> Le gouvernement de ce pays, qui est actuellement l'un des plus restrictifs d'Europe concernant l'IVG, a fait marche arrière, ce mercredi, en décidant de ne plus soutenir cette proposition de loi</em> » («<ins> IVG en Pologne: le gouvernement ne soutiendra pas le projet de loi décrié</ins> », « L’Express », 05/10/16).</p>
<p>Le débat sur l’avortement en Pologne remet sur le devant de la scène les questions autour de la place de la femme et des décisions qu’elle peut prendre pour et sur elle-même, notamment sur la disposition de son propre corps. Toute femme doit pouvoir se poser des questions, mener une réflexion sans pression légale tout au moins. Les questions ne peuvent être tournées ainsi : « est-ce que je peux au vu de la loi, ai-je le droit d’avorter ? ». Surtout que ce n’est pas par « <em>(…) guetter cœur (qu’une femme avorte), (…) c’est toujours un drame, cela restera toujours un drame</em> » (Simone Veil) de recourir à l’Interruption Volontaire de Grossesse.
De plus, notamment dans plusieurs sociétés qui sont particulièrement patriarcale, nous pouvons constater que depuis plusieurs siècles, les décisions portant sur les choix de vie, de comportement des femmes (par exemple le mariage) sont souvent contrôlés, décidés, critiqués par des hommes. Même les expressions utilisées ou la manière de penser est très « masculine ». Concernant la Pologne, le projet de loi sur l’IVG est notamment perçu par certaines femmes comme quelque chose imposée par des bureaucrates masculins qui veulent dicter une conception des choses, une manière de vivre ou de penser: « <em>Je suis vraiment en colère contre ces mecs en costumes qui veulent décider de la vie de gens qui se trouvent parfois dans des situations insupportables», confiait à l'AFP Anna Blumsztajn, une professeure de lycée venue manifester</em> » (« <ins>Pologne: le parlement rejette l'interdiction totale de l'avortement</ins> », « Le Figaro », 06/10/16).
Par ailleurs, le Parlement Européen ainsi que le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies décidèrent de débattre sur les droits de la Femme, respectivement le 5 octobre 2016 puis le 17 et 18 du même mois.</p>
<p>Sources :
- <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/01/la-pologne-envisage-l-interdiction-totale-de-l-avortement_5006509_3214.html">http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/01/la-pologne-envisage-l-interdiction-totale-de-l-avortement_5006509_3214.html</a>
- <a href="http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/03/lundi-noir-de-mobilisation-en-pologne-contre-le-projet-de-loi-anti-avortement_5007480_3214.html">http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/03/lundi-noir-de-mobilisation-en-pologne-contre-le-projet-de-loi-anti-avortement_5007480_3214.html</a>
- <a href="http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/05/en-pologne-l-interdiction-totale-de-l-avortement-rejetee-en-commission-parlementaire_5008850_3210.html">http://www.lemonde.fr/international/article/2016/10/05/en-pologne-l-interdiction-totale-de-l-avortement-rejetee-en-commission-parlementaire_5008850_3210.html</a>
- <a href="http://www.ina.fr/video/I07169806">http://www.ina.fr/video/I07169806</a>
- <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ivg-en-pologne-le-gouvernement-ne-soutiendra-pas-le-projet-de-loi-decrie_1837875.html">http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ivg-en-pologne-le-gouvernement-ne-soutiendra-pas-le-projet-de-loi-decrie_1837875.html</a>
- <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2016/10/06/01003-20161006ARTFIG00148-pologne-retour-sur-la-proposition-de-loi-anti-avortement.php">http://www.lefigaro.fr/international/2016/10/06/01003-20161006ARTFIG00148-pologne-retour-sur-la-proposition-de-loi-anti-avortement.php</a>
- <a href="http://information.tv5monde.com/terriennes/octobre-1975-le-jour-ou-les-islandaises-se-mirent-en-greve-generale-63039">http://information.tv5monde.com/terriennes/octobre-1975-le-jour-ou-les-islandaises-se-mirent-en-greve-generale-63039</a></p>
<p>(588 mots)</p> Projet de loi contre l’avortement en Espagne : le Parlement européen dénonce un « bond en arrière »urn:md5:c019667ae01ed4e5be382bca587cc6c22014-02-21T17:00:00+01:00Johanna Drouetpolitiques européennesavortementEspagneEurope socialefemmesMario RajoyParlement européenParti PopulairePervenche Bérès.
<p>Le gouvernement conservateur de Mario Rajoy du Parti Populaire espagnol a soumis en décembre dernier un projet de loi visant à réduire l’accès à l’avortement. Présentée et approuvée en Conseil des ministres, cette réforme prévoit de ne rendre possible l’avortement qu’en cas de danger avéré pour la mère et/ou l’embryon, et de viol s’il est rapporté aux autorités. Autre fait : les mineures devront obtenir une autorisation parentale pour pouvoir avorter. Soulevant un vent de colère chez les espagnoles, cette régression des libertés individuelles des femmes pourrait bien emboîter le pas à d’autres pays européens comme la Lituanie et la Pologne. Un retour en arrière, considéré comme dangereux pour les opposants espagnols et européens. Les espagnoles avaient obtenu le droit d’avorter jusqu’à 14 semaines en 2010, soit 31 ans après la France.</p>
<p>Le 10 décembre 2013, le texte de l’eurodéputée Estrela défendant un accès généralisé à la contraception et à des services d’avortement de qualité avait été balayé par le Parlement européen. A la place, il a choisi d’adopter un texte laissant les pays membres légiférer nationalement. Le 22 janvier dernier, le Parlement européen s’est rassemblé pour débattre sur le projet de loi espagnol.</p>
<p>Pour Pervenche Bérès, députée socialiste, le droit des femmes à disposer de leur corps, notamment le droit à l’IVG, s’inscrit dans un corpus de « valeurs européennes » qu’il faut défendre. En effet, bien que l’avorte-ment soit accepté dans la majeure partie des pays européens, certains pays commencent à se raviser. La Pologne et l’Irlande en tête de file. A Malte et Andorre, l’IVG est tout simplement interdit et ces pays ont fait en sorte que l’UE ne puisse avoir aucune marge de manœuvre à ce sujet. Sur fond d’une profonde crise sociale, économique et politique, l’Espagne connaît des heures moroses. Le gouvernement espagnol ne déroge pas à ce que Simone de Beauvoir déplorait : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ».</p>
<p>Elena Valenciano du Parti ouvrier socialiste espagnol dénonce une mesure « d’extrême droite » et appelle l’Europe à faire barrage. En effet, dans ce cas de figure, seule l’Europe apparaît comme un rempart. C’est d’ailleurs à travers elle que des milliers de manifestants et manifestantes se sont réunis ces dernières semaines pour soutenir les femmes espagnoles et à plus grande échelle le droit des femmes à disposer de leur corps librement. Les réseaux sociaux ont été pris d’assaut, et des photographies de femmes arborant un cintre avec ces messages « Nunca mas » (« plus jamais »), « Mi cuerpo, mi escojido » (« mon corps,mon choix»), « Patriarca mata » (« Le patriarcat tue ») ont circulé sur la toile. Si l’avortement est encore un droit dont les françaises peuvent se prévaloir, il faut être alerte, car un tel rétropédalage espagnol pourrait être un scénario possible en France et plus largement en Europe. Nourris de soubresauts extrémistes et réactionnaires, des mouvements « pro-vie » éclosent ci et là, rappelant que la préservation des droits des femmes et des individus est un travail quotidien.</p>
<p>Le Parlement européen a pris des pincettes en ce 22 janvier, car s’il dénonce en bloc un retour en arrière du gouvernement Rajoy, il ne se positionne pas concrètement sur les « droits sexuels et génésiques ». Strasbourg a décidé de laisser libre choix aux États membres, en d’autres termes, de confier le sort du corps des femmes aux États. L’Europe sociale et la gauche doivent aller de concert pour dénoncer cette décision du gouvernement de la péninsule ibérique et placer le débat sous le feu des projecteurs. C’est en tout cas ce qu’espèrent les espagnoles et le parti socialiste espagnol.</p>
<p>Johanna Drouet</p>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<p>http://www.rfi.fr/europe/20140116-le-parlement-europeen-s-empare-debat-avortement-espagne</p>
<p>http://espagne.blog.lemonde.fr/2014/01/19/avortement-le-parti-socialiste-espagnol-attend-le-soutien-de-leurope/ http://fr.euronews.com/2014/01/16/avortement-en-espagne-seance-houleuse-au-parlement-europeen/</p>
<p>http://geopolis.francetvinfo.fr/avortement-le-retour-en-arriere-de-lespagne-un-premier-signe-en-europe-28245</p> « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »urn:md5:4345c4ca2e9b1d744a549bef1efc78ee2010-03-21T09:13:00+01:00Emmanuelle Riponpolitiques européennesCommission européennefemmesparitéVivian Reding
<p><a href="http://www.youtube.com/watch?v=DXalzn2FmLk&feature=youtube_gdata">http://www.youtube.com/watch?v=DXalzn2FmLk&feature=youtube_gdata</a><br /></p>
<p>« Our origine and our sex may be different but our rights as European citizens are not » clame Madame Viviane Reding, la nouvelle commissaire à la justice et aux droits fondamentaux, chargée de l’égalité des sexes, dans une interview postée sur le site internet de la Commission. Cette campagne de lutte contre les disparités salariales entre hommes et femmes de l’Union Européenne, lancée en prélude à journée de la femme du 8 mars dernier, constitue l’actualité la plus visible car la plus médiatique de la commission européenne ces dernier jours.<br /></p> <p><a href="https://euro-blogs.eu/post/2010/03/21/%C2%AB-Faites-ce-que-je-dis%2C-ne-faites-pas-ce-que-je-fais-%C2%BB">Lire la suite</a></p>