Le 10 novembre dernier, le CAPE (Centre d'Accueil de la Presse Étrangère) accueillait à Paris les délégations estonienne et finlandaise de Tallinn et de Turku, capitales européennes de la culture en 2011. C'est dans un français approximatif et accentué que les représentants estoniens Jaanus Rohumaa et Maria Hansar ainsi que leurs homologues finnois Suvi Innilä et Saara Malila ont présenté les grands thèmes et la programmation des projets proposés pour cet événement culturel majeur.

Turku se veut être la capitale de l'underground et de la science. Plus connue pour son gigantesque chantier naval ou son “ beautiful archipelago ”(1), la plus ancienne ville de Finlande (2) désire démontrer son coté moderne décalé. Avec son budget confortable de 50 millions d'euros ce n'est pas moins de 150 conférences, séminaires ou exhibitions qui nous seront proposés durant l'année 2011. Ceux ci se constituent de projets pour grand public (concert, théâtre, cinéma, visite de musée, opéra...) mais aussi de projets spécifiques inhabituels comme un hommage à Jimmy Hendrix ou des spectacles mélangeant les cultures russe, finnoise et balte.

Turku mettra en outre l'accent sur une sensibilisation à la recherche scientifique et à la culture underground. Ce qui devrait faire de l'évènement de 2011 une “ unforgettable experience ”. Les actions arts ou graffiti arts (3) sont très populaires dans la ville et son festival de musique électronique est connu dans le monde entier. Il n'est pas rare d'y croiser des japonais, des australiens ou des américains avides de sons cadencés. En misant sur cette synergie de l'underground et du contemporain Turku espère attirer 2 millions de visiteurs. Son thème principal sera “ Turku on fire ” (4)

La programmation de Tallinn sera axée sur son littoral et la musique à travers 250 projets. Le jazz, la pop, le rock, le classique et une curieuse fête du chant ( ensemble de 400 concerts organisés tous les 4 ans) baigneront la ville et ses 400 000 habitants dans une cacophonie éclectique. Pour l'Estonie 2011 c’est aussi l'occasion de fêter les 20 ans d'indépendance face à l'ex-URSS et de ramener la vie sur son littoral (5). Pour cela la majeure partie des évènements se dérouleront près de la mer.

La programmation mettra aussi l'accent sur le théâtre et les nouvelles technologies (l'Estonie est le deuxième consommateur de théâtre et d'Internet au monde). Avec son ensemble de 120 nations différentes, Tallinn organisera à l'instar de Turku des spectacles polyglottes mélangeant les cultures. Avec un budget modeste de 17 millions d'euros, la ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco espère attirer 1 million de visiteur en 2011. Mais les conflits internes et les coupes budgétaires (6) rendent cet objectif encore très difficile à deux mois de l'ouverture de l'évènement. Son thème principal sera “ histoire du littoral ”.

 

1 = thème récurrent du discours finnois. Toutes les parenthèses sont tirées directement de la conférence de presse.

2 = fondée en 1229, elle fut capitale du pays jusqu'en 1812.

3 = expression artistique non conventionnelle (tags, déformation d'objets du quotidien etc.)

4 = par rapport à l'incendie de 1827 qui ravagea presque entièrement la ville.

5 = pendant l'occupation russe, le littoral était uniquement réservé aux opérations militaires et aucune activité civile n’était autorisée à s'y implanter.

6 = voir les articles “ Désorganisation organisée : une Chimère balte ” et “ Tallinn et Turku cultive la crise ” http://euro-blogs.eu/

http://www.capefrance.com/fr/conferences/2010/11/2037.html

 

Inacio kevin, Lamour Fanny