Ormis nos articles hebdomadaires, entendez vous parler des capitales européennes de la culture ?

Fort de ce constat, je me suis intéressé à voir ce que donneraient différentes requêtes concernant les capitales de la culture dans divers moteurs de recherche de différents pays… Et force est de constater qu’âpres les sites institutionnels, on tombe sur les capitales nationales du pays concerné : Liverpool 2008, Essen Ruhr 2010, et pour la France sur Marseille-Provence 2013, qui a le devoir de faire aussi bien sinon mieux que Lille 2004 dont le succès avait été largement relayé.

On trouve evidemment des articles et site sur les capitales des autres pays, notamment celles en cours, mais rien de très significatif. Pas un seul article ses 6 derniers mois sur 20 Minutes ni Le Monde ne concernent les capitales de la culture, journaux qui figurent pourtant parmi les plus consultés sur la toile. Parmi toutes, seule Istanbul 2010 sort du lot. Elle est bien plus visible sur la toile que toute autre.

En effet lorsqu’on recherche des informations sur les capitales européennes de la culture, le site officiel d’Istanbul 2010 apparait toujours en première page, quelque soit le pays ou la langue saisie. Istanbul, tellement visible qu’elle en a complètement éclipsé Essen-Ruhr en Allemagne et Pecs en Hongrie.

Un important plan de communication a été déployé pour faire d’Istanbul une véritable vitrine de la Turquie, candidate désespérée a l’entrée dans l’Union Européenne. C’est la première fois que l’honneur est donné à une capitale hors de l’Union, pratique qui aura tendance à se généraliser ; ainsi Belgrade a récemment émis son souhait de représenter la Serbie pour 2020. Les médias ont consacré de nombreux articles à cet événement, dont la réussite est un atout dans le processus d’adhésion. Ils ont multipliés les evenements culturels et initiatives remarquables telles que "Le Parlement des Auteurs". Du métro parisien, au métro newyorkais, les offices de tourisme turcs ont profité de l’aubaine du titre capitale européenne de la culture pour promouvoir le tourisme en Turquie en constante expansion. Istanbul a également su tirer parti de la communication dite « virale » sur les sites comme You tube. Les nombreuses vidéos postées ont le gros avantage de rien couter en termes de diffusion sinon les coûts de production.

Pour en venir à Tallinn et Turku, leur visibilité est quasi nulle pour le moment, excepté dans la zone baltique, et il s'agit là d'une affaire à suivre, alors que les évenements débuteront dans moins d'un mois. Probablement parlera t-on de Tallinn à l'occasion de son passage à l'Euro ? Ces deux villes, pourtant conscientes des enjeux economiques, artistiques et touristique que représentent leur titre pour 2011 ont tres probablement manqué une chance de s'imposer davantage sur la scene européenne.

Aussi une proposition pourrait peut etre être faite aupres du département communication de la DG de la Culture, pour créer un site internet unique, qui regrouperait actualités, liens et agendas des differentes capitales de la culture, passées, en cours et à venir ? Un site multilingue, accessible facilement de tout les pays et qui assurait une meilleure visibilité sur internet de ces evenements majeurs de la vie culturelle européenne.

Elina De Nitto, Mathilde Girard & Thibault Lièvre