Cette année, la conférence sur les changements climatiques se déroulera à Durban en Afrique du Sud du 28 novembre au 9 décembre 2011. Cet événement est défini comme l’un des plus importants de la présidence polonaise en ce qui concerne l’environnement ; toutefois, les doutes sont nombreux quant à la volonté d’engagement du pays sur ce sujet.

Joanna Maćkowiak-Pandera, sous-secrétaire d’État au ministère de l’Environnement, a déclaré lors d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg que des thèmes tels que « la création d’un cadre juridique global, permettant de lutter contre les changements climatiques, sans oublier l’avenir du protocole de Kyoto » seront abordés lors de cette conférence. Cependant, si la sous-secrétaire se veut rassurante sur le rôle important de la Pologne dans l’organisation de la conférence et son implication dans le projet, elle se montre beaucoup moins loquace sur la question des émissions de gaz à effet de serre - sujet polémique à l’approche du 28 novembre.

En effet, il faut savoir que 94% de l’énergie de la Pologne provient du charbon qui est un combustible très polluant et à l’origine d'un tiers des émissions globales de CO2. Véritable désastre écologique à l’origine du dessèchement des terres et du gaspillage des ressources naturelles, le charbon permet tout de même d’employer 800 000 personnes dans le pays. D’après un rapport publié par la Haute école de commerce de Varsovie, ce combustible « restera encore longtemps le moteur principal de la production d’électricité et de chaleur en Pologne, car il est la base de sa sécurité énergétique » au grand désespoir de l’Union européenne. Il faut rappeler qu’en juin 2011, le pays avait déjà provoqué des remous suite à un Conseil environnement rassemblant les 27 Etats membres durant lequel il était question de réduire de 25% les gaz à effet de serre par rapport à 1940 d’ici 2020. La Pologne s’était alors trouvée être la seule opposée à cela. Connie Hedegaard, la commissaire européenne en charge du Climat s’était montrée déçue de ce rejet alors que les autres Etats avaient accepté les objectifs proposés.

La Pologne se trouve par conséquent dans une situation délicate à une semaine du début de la conférence. Celle qui tire la majorité de son électricité d’un combustible néfaste pour l’environnement est décrédibilisée avant même le début des débats de Durban. Elle semble ne pas détenir les clés pour influencer les discussions et met le doigt sur les désaccords régnant dans l’Union européenne quant à la question climatique.

Katarzyna Miłek Marylène Ladril

http://pl2011.eu/fr/content/la-presidence-polonaise-evoque-durban-au-parlement-europeen

http://www.cop17-cmp7durban.com/index.html

http://www.europolitique.info/politiques-sectorielles/les-ambitions-de-l-ue-en-berne-sous-l-influence-de-varsovie-art314796-14.html

http://www.rfi.fr/actufr/articles/108/article_75491.asp