Le lundi 14 novembre 2011, les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept pays membres de l’Union européenne se sont rassemblés à Bruxelles autour de Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, présidente de cette réunion.

Au cours de ce rassemblement, la “ministre des Affaires étrangères européenne” est revenue sur sa visite du 12 novembre en Libye. Elle s’y était rendue pour la première fois depuis la mort de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi le 20 octobre. Six mois après sa dernière visite à Benghazi, Madame Asthon a rencontré le président du Conseil National de Transition, Mustafa Abdulyalil, ainsi que le nouveau premier ministre, Abdurrahim al-Keib. Cette visite a été marquée par l’inauguration de la nouvelle délégation de l’Union européenne en Libye. La haute représentante a témoigné du soutien de l’Union au peuple libyen, dans leur processus de transition démocratique et sur le long terme pour "la construction d’une nouvelle Libye basée sur un État de droit, la démocratie et les droits de l’Homme”. Lors de son intervention au premier forum pour les droits des Femmes qui s’est tenu à Tripoli ce même jour, Madame Ashton a exprimé son souhait et sa profonde confiance en la participation active des femmes libyennes dans l’établissement de cette démocratie.

L’un des autres sujets phares évoqué au cours de ce rassemblement à été la situation en Syrie. Après que la Ligue des États arabes ait récemment annoncé qu’elle condamnait le régime de Bachar El-Assad et qu’elle excluait la Syrie de ses membres, la situation est devenue d’autant plus préoccupante. L’UE a donc statué sur la position à adopter face au régime du président syrien. Plusieurs mesures ont été prises; dix-huit personnes supplémentaires proches du régime du président ont été ajoutées à la liste noire des syriens interdits sur le territoire européen et dont les avoirs en Europe seront gelés. Un embargo sur la vente d’armes à la Syrie et l’achat de pétrole syrien ont par ailleurs été mis en application à partir du 15 novembre. Cette dernière mesure représentant un handicap économique certain (plus de 9 millions d’euros de perte chaque jour) pour l’État syrien, l’Union européenne espère ainsi faire plier ce régime qui a fait plus de 3500 morts depuis le début des émeutes, et voir le président El-Assad se retirer du pouvoir au plus vite.

Quand on observe la situation syrienne actuelle, il est justifié de se demander s’il est possible d’établir un lien entre la Libye et la Syrie et d’en tirer les conséquences... Face à cette question, Catherine Ashton a tenu à souligner que la situation en Syrie ne s’apparentait en rien à celle qu’avait connu la Libye au cours des derniers mois et qu’elle devait donc être réglée d’une toute autre manière. Cette réaction ne peut pas être reprochée à Mme Ashton. L’UE a clairement affiché sa volonté de protéger les droits de l’Homme, en Libye tout comme en Syrie. Elle est cependant limitée par le droit international, qui ne permet au Conseil de sécurité des Nations unies d’intervenir que lorqu’une menace ou une rupture de la paix internationale survient. Dans le cas de la Libye, les 15 membres ont pu se mettre d’accord sur une intervention. Cependant, deux vétos au Conseil de sécurité ont empêché une résolution concernant la Syrie. En renforcant les sanctions, l’Union fait donc de son mieux pour aider le peuple syrien tout en respectant le droit en vigueur.

Pauline Gallay et Julia Tepel

Sources:

http://www.consilium.europa.eu//uedocs/cms_data/docs/pressdata/EN/foraff/126032.pdf

http://www.elmundo.es/elmundo/2011/11/12/union_europea/1321087089.html

http://www.consilium.europa.eu//uedocs/cms_data/docs/pressdata/EN/foraff/126034.pdf

http://euobserver.com/24/114280

http://fr.euronews.net/2011/11/14/syrie-la-liste-des-sanctions-s-allonge/

http://tvnewsroom.consilium.europa.eu/event/eu-libya/eu-hr-ashton-visits-libya/