Le 23 novembre 2011, la Commission européenne a émis une proposition de création d’obligations européennes ou eurobons. Ceux-ci seraient alors un instrument de dette négociable et commun à plusieurs pays de la zone euro, et seraient mis en place dans le but de trouver une solution à la crise de la dette des Etats européens qui fait rage depuis maintenant plusieurs mois. Dés son annonce, cette proposition aura au moins eu le mérite de faire progresser le débat mais aura malheureusement également cristallisé les désaccords.

Pour la Commission, les possible bénéfice que pourraient apporter ces euros obligations sont clairs, et seraient « l'exemple d'une gouvernance renforcée, d'une volonté forte de vivre ensemble dans la zone euro, et un bon exemple de discipline » a déclaré José Manuel Barroso. Pourtant, cette idée est très loin de faire l’unanimité parmi les partenaires européens si bien que la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi déclaré ne pas croire au fait que "la collectivisation de la dette puisse permettre de surmonter les défauts structurels de l'union monétaire". Toutefois, malgré ce profond désaccord, il y a tout de même quelques points d’ententes.

En effet, il y a aujourd’hui un accord sur le diagnostic de la crise. A Berlin comme à Paris, on estime que la zone euro doit se construire sur une politique économique commune, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et c’est précisément ce qui conduit l’Europe dans l’impasse. La France et l’Allemagne demandent donc à leurs partenaires plus de cohésion, plus de rigueur budgétaire et notamment avec l’adoption de la fameuse règle d’or, l’objectif étant de retrouver à terme des comptes à l’équilibre. Pourtant, et c’est là que le bât blesse, de nombreux points de désaccord subsistent entre allemands et français.

Il y a donc un désaccord sur les remèdes et sur la manière de les administrer, l’Allemagne souhaite de nouvelles sanctions pour les pays qui ne respecteraient pas les règles, un contrôle de leurs budgets par la Commission européenne et même pour les Etats les plus laxistes, des poursuites devant la Cour européenne de justice. De son côté, la France refuse pour l’instant l’idée de sanctions automatiques, prônant le fait que la solution doit toujours être discutée au niveau politique. Enfin, face a l’urgence, Nicolas Sarkozy serait favorable à la mise en commun des dettes publiques, ce sont donc les fameux eurobonds, et à une intervention de la Banque centrale européenne pour acheter de la dette sur les marchés mais pour Angela Merkel, ces deux solutions ne sont toujours pas à l’ordre du jour.

Sur le fond la crise de la dette ne pourra donc se régler que sur un plan politique et nul doute que le futur sommet européen des 8 et 9 décembre prochain qui doit se tenir à Bruxelles est déjà considéré comme absolument décisif. Pourtant, à mesure que la situation se détériore en Europe, chaque nouveau sommet est présenté comme plus important que le précédent. Espérons simplement que cette fois ci, ce sommet sera à même d’apporter enfin des réponses concrètes à la crise de la dette afin de sortir une bonne fois pour toute l’Europe d’une situation qui ne peut assurément pas durer indéfiniment.

Axel Nicolas et Adama Traore

Sources :

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/11/demain-un-tr%C3%A9sor-europ%C3%A9en-sera-t-il-charg%C3%A9-d%C3%A9mettre-des-obligations-europ%C3%A9ennes-eurobonds-en-anglais-afin.html

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jcVHUuCIkS_cQ4NMtHlBDV24mjxA?docId=CNG.4fded17db07db1332c0d1551575a51a1.4e1

http://tempsreel.nouvelobs.com/social/20111123.FAP8276/clash-entre-berlin-et-la-commission-europeenne-sur-les-euro-obligations.html

http://www.zonebourse.com/actualite-bourse/L-UE-doit-discuter-ouvertement-de-toutes-les-options-Tardio--13909834/

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201770738851-crise-paris-et-berlin-planchent-sur-une-union-budgetaire-renforcee-256384.php