Une capitale européenne de la culture a pour mission de faire connaître son patrimoine culturel; elle aspire également à « se faire un nom parmi les grands ». Elle doit être capable de se construire une image médiatique à travers le monde. Grâce aux réseaux de communication mis en place autour de sa manifestation, elle est susceptible de créer de nouveaux partenariats culturels ou socio-économiques. Ainsi, la ville connaîtra un nouvel essor qui peut avoir des répercussions bénéfiques pour l'ensemble du pays. Il est évident qu’une grande ville obtiendra des moyens financiers plus importants qu'une petite ville. Mais l’argent n'est pas tout. La stratégie de communication choisie par une « capitale » peut s’avérer différente : un réseau interne pour « une petite capitale » contre un réseau plus international pour « une grosse capitale ». Selon le blog « branding my city», « ce sont les habitants qui doivent prendre conscience localement de l’ouverture sur l’Europe et sur le monde de leur ville ». Il y est ajouté que « cette reconnaissance peut-être appuyée par un label reconnu, mais elle est avant tout interne. » Effectivement, on pourrait affirmer que c’est le peuple qui décide ou non de porter le projet mais il est toutefois important de faire la différence entre communication "nationale" et communication "internationale".

Prenons par exemple le cas de Marseille, future Capitale européenne de la culture 2013 et Tallinn et Turku, Capitales européennes de la culture 2011 et comparons leurs politiques de communication. Alors même que Marseille n’est pas encore « capitale », on trouve plus d’informations sur son sujet que sur Tallinn et Turku, actuelles capitales européennes de la culture. Il semblerait alors que les habitants de Tallinn et de Turku ne se soient pas beaucoup investis pour promouvoir leur « capitale ». Or, si on regarde de plus près les manifestations organisées à Tallinn et à Turku, on se rend compte que de nombreuses activités viennent compléter le programme chargé de ces villes. Et on ne peut passer à côté de l’implication de leurs habitants qui démontrent une certaine fierté patriotique. On est alors en droit de se demander pourquoi Tallinn et Turku n’ont pas fait plus parler d’elles si elles sont si actives dans leur pays? Elles ont, avant tout, privilégié leur réseau de villes et de régions partenaires des pays d'Europe du Nord. Pourtant, le festival Estonie Tonique est un bon exemple de réussite de stratégie de communication en dehors des frontières de l’Estonie.

La question pourrait être alors posée autrement : Turku et Tallinn ont-elles volontairement choisi une stratégie de communication inter-régionale ou ont-elles été « boycottées » par les médias européens ?

Sources:

- http://www.med-eu.org/proceedings/MED2/ALAUX%20&%20BOZZO%20&%20KERAMIDAS.pdf

- http://brandingmycity.blogspot.com/2010/02/capitale-europeenne-de-la-culture-un.html