Le 2 décembre 2011, le Service Européen d’Action Extérieure (SEAE) s’est doté de cinq nouveaux chefs de délégations pour l’Erythrée, l’Egypte, l’Ouzbékistan, le Mali et le Sud Soudan. Selon Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’expérience dans les domaines du développement et des relations extérieures ainsi que le savoir faire de ces nouveaux chefs de délégations seront précieux à l’UE pour la poursuite de l’édification du service.

Le Néerlandais, Marchel Gerrmann, a été désigné comme chef de délégation en Erythrée, pays faisant l’objet d’un embargo sur les armes depuis 2009 (voir la résolution 1907 du Conseil de Sécurité des Nations Unies). Directeur de l’Agence européenne pour la reconstruction des Balkans de 2001 à 2007, il fut par la suite en poste au Nigéria, en Ethiopie et en Afrique du Sud. Et fait actuellement fonction d’ambassadeur chargé des questions de développement des Pays Bas au Zimbabwe.

Pour l’Egypte, « pays en transition et bouilloire électorale », c’est le Britannique James Moran qui a été désigné. Entré à la Commission en 1983, celui-ci fut chef de délégations en Jordanie, en Ethiopie et en Jamaïque. En 2006 il devint directeur pour l’Asie et la région pacifique au Service Européen d’Action Extérieure. Par la suite, il fut nommé à titre provisoire chef de délégation en Libye avant d’être désigné chef de délégation en Egypte.

Norbert Jousten a quant à lui été nommé chef de délégation en Ouzbékistan. Né en Belgique, celui-ci est entré à la Commission en 1980. Il fut en poste au Luxembourg et à Vienne puis en Ukraine, en Biélorussie et en Moldavie, avant d’être chef de la délégation du SEAE au Kazakhstan.

Le jeune Etat du Sud Soudan, nouveau venu sur la carte diplomatique européenne, s’est lui vu attribué comme chef de délégation l’Allemand Sven Kuhn von Burgsdorff, conseiller à la Direction générale du développement et de la coopération de la Commission européenne. Il a débuté comme conseiller économique au ministère togolais de la planification et des mines pour la GTZ (agence de coopération technique allemande), puis expert détaché de la Commission au Togo et par la suite au Mozambique, etc.

Enfin, l’Allemand Richard Zink a été nommé chef de la délégation au Mali après avoir était chef de la délégation en République Démocratique du Congo depuis 2007.

Mais ces nominations comme les précédentes ont fait l’objet de grandes négociations. En effet, l’Allemagne ayant été lésée lors des précédentes nominations à fait pression pour qu’il y ait davantage d’Allemands comme chefs de délégations. Les membres de l’Union Européenne essaient donc encore de jouer de leur influence en plaçant leurs ressortissants à la tête des délégations du SEAE. L’ingérence des Etats membres dans les institutions de l’UE est alors toujours d’actualité. Par ailleurs, il faut remarquer qu’il n’y a eu aucune femme de nommée cette fois-ci. Ainsi, malgré la déclaration de Catherine Ashton, si les divergences politiques entre les Etats membres de l’UE persistent, le service diplomatique de l’UE, le SEAE, malgré sa bonne volonté et l’expérience de ses agents ne pourra se développer et jouer un rôle moteur dans les relations internationales.

Alison et Zoitsa

Sources :

http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/11/1501&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en

http://www.bruxelles2.eu/politique-etrangere/service-diplomatique/5-nouveaux-ambassadeurs-sur-la-carte-diplomatique-europeenne.html