La Commission européenne qui est l’institution « gardienne » des Traités communautaire procède en ce moment à un examen juridique approfondi sur la constitutionalité des nouvelles lois hongroises adoptées en décembre, pour voir s’il y a effraction du droit européen ou non.

En effet, la Hongrie a procédé à l’adoption de nouvelles lois constitutionnelles visant à renforcer la suprématie du parti au pouvoir depuis 2010, le Fidesz, dont le leader est le conservateur Viktor Orban, avec notamment la mise sous tutelle de la banque centrale. Ces mesures déclenchent ainsi une vague de contestation au sein du pays illustrées par des manifestations monstres mais également par de sévères critiques formulées à l’échelle européenne. « Il y a un problème aujourd'hui en Hongrie », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. « Nous appelons la Commission européenne à prendre les initiatives nécessaires pour que les principes fondamentaux de l'Etat de droit et le respect des grandes valeurs démocratiques soient respectés partout, y compris en Hongrie », a ajouté Alain Juppé.

Selon les opposants à ces nouvelles lois qualifiées «d’autoritaires » par les Européens, la Banque centrale perdrait son autonomie, ce qui aurai pour conséquence de pouvoir permettre au gouvernement hongrois d’utiliser une partie de ses réserves officielles de change (environ 35 milliards d'euros) pour refinancer sa dette publique qui est de l’ordre de 82,6% du PIB, si les négociations sur un prêt de 15 à 20 milliards d’euros que doit recevoir le pays devait échouer avec le FMI et l’UE. Est aussi dénoncé dans ses lois, des atteintes aux droits de l’homme, des mesures autoritaires, l’affaiblissement démocratique et la mises à mal du pluralisme médiatique.

Bruxelles rappelle que plusieurs lettres ont déjà été adressées au gouvernement hongrois invitant ce dernier à revenir sur ces réformes, dont deux signé de la main même du président de la Commission José Manuel Barroso. De ce fait, la Commission fait pression et menace de couper le robinet des aides financières destinées à la Hongrie, et ce dans un contexte économique défavorable dans la mesure où celle ci n'est plus en mesure de se financer sur les marchés obligataires à des taux supportables et doit faire appel à la BCE et au FMI.

Le 11 janvier 2012, la Hongrie sera un des sujets important lors de la réunion des commissaires européens à Bruxelles. En parallèle, un négociateur hongrois devrait rencontrer la directrice générale du FMI Christine Lagarde à Washington dans le but de trouver une solution satisfaisante à la situation hongroise actuel.

Traore Adame et Nicolas Axel

Sources :

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201822764067-l-europe-accroit-la-pression-contre-la-derive-autoritaire-de-la-hongrie-270681.php http://www.lepoint.fr/monde/hongrie-bruxelles-hesite-a-reprendre-les-discussions-en-janvier-03-01-2012-1414854_24.php http://www.marianne2.fr/Hongrie-les-vraies-raisons-du-bannissement-d-Orban_a214135.html http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-hongrie-garde-sa-banque-centrale-dependante-du-pouvoir_277637.html