Ambiance houleuse à la session plénière, mercredi 21 novembre 2012: le gaz de schiste divise l'Europe.

Un amendement pour un moratoire, rédigé par une centaine d'euro députés et fermement défendu par les partis écologistes, a été refusé par le Parlement européen. Ce texte proposait un arrêt immédiat de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste en attendant l'aboutissement d'une réelle réflexion européenne. Le parti d'Europe Écologie - Les Verts a dénoncé une emprise des lobbyistes sur les décisions parlementaires.

Obtenu par une technique de fracturation hydraulique de la roche de profondeur, c'est-à-dire par une injection de liquide en grande quantité et à haute pression avec de nombreux produits chimiques, le gaz de schiste est devenu la nouvelle source d'hydrocarbure exploitable. Un espoir, donc, pour le vieux continent en crise. Une prise de risque énorme pour notre écosystème, selon les opposants au projet.

Le Parlement européen doit marcher sur des œufs : il a voté, mercredi, deux rapports. Le premier annonce que le choix d'exploiter cette ressource sera pris au niveau national, mais il devra être encadré par des normes européennes. Celles-ci seront établies suite à une étude sur la pratique d'extraction. Le second rapport, à l'instar du "rêve américain des gaz de schiste", annonce qu'une exploitation massive permettrait d'abaisser les coûts de l'énergie, véritable aubaine pour l'industrie nationale. Le paradigme américain, premier producteur mondial de pétrole d'ici 2017 annoncé par l'Agence internationale de l'énergie, fait rêver la Pologne qui voit dans cette nouvelle pratique un moyen de devenir indépendant énergétiquement face à la Russie. La France, quant à elle, campe sur ses positions : la loi du 13 juillet 2011 interdit toute extraction hydraulique.

En quoi cette pratique serait-elle dangereuse pour l'humanité? La principale critique de ses détracteurs concerne la quantité d'eau requise pour extraire ce gaz «non conventionnel». S'ajoute à cela l'utilisation de produits chimiques qui affecteraient les nappes phréatiques et un processus d'acquisition de terres mercantile ingérable. Le réchauffement planétaire serait, lui aussi, fortement affecté par les fuites de méthane.

Malgré les nombreux essais d'extraction de gaz de schiste en Europe, le débat avance lentement. L'opposition, quant à elle, devrait se nourrir de son échec de mercredi pour mieux relancer le combat.

SOURCES :

http://europeecologie.eu/Le-reve-europeen-sans-gaz-de

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/30/gaz-de-schiste-le-parlement-interdit-l-utilisation-de-la-fracturation-hydraulique_1543252_3244.html

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20120911.AFP8422/greenpeace-veut-un-moratoire-sur-les-travaux-a-fessenheim-et-sur-les-gaz-de-schiste.html