montage images, l'autorité palestinienne à l'Onu, conséquences Jeudi 29 novembre 2012, l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, a voté par 138 voix contre 9 le statut d’ État observateur à l’Onu pour l’Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas.

Quelle a été la position de l’UE ?

Catherine Ashton, la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, a demandé, via le Service Européen pour l’Action Extérieur (SEAE), une abstention commune des 27 pays membres.

Près de la moitié, 12 États, ont répondu favorablement à son appel : Allemagne, Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Slovénie, Slovaquie. 14 ont voté «oui» : Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Malte, Portugal, Suède. Seule la République Tchèque a voté contre.

Les États membres qui ont voté «oui» l’ont fait pour "lutter pour l’unité au sein de l’UE", comme le souligne le ministre suédois Carl Bildt. Or c’est le contraire qui s’est produit puisqu’Ashton avait proposé un vote commun pour l’abstention. Les diplomaties nationales freinent la diplomatie européenne et donc l’action d’Ashton.

Cependant, la représentante de la diplomatie européenne a entraîné in fine certains États hésitants à voter l’abstention : l’Allemagne, la Lituanie et les Pays-Bas favorables au «non», qu’ils avaient d’ailleurs prononcé lors du vote pour l’entrée de l’Autorité palestinienne à l’Unesco. Le Royaume-Uni envisageait un vote positif mais il s’est finalement abstenu, lui aussi. Ainsi, certains pays membres ont fait des efforts pour répondre à l’appel à l’unité de Catherine Ashton.

Mais pourquoi a-t-elle appelé à l’abstention ? Peut-être cherchait-elle à éviter les conséquences du «oui» sur le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens?

En effet, le nouveau statut donne à l’Autorité palestinienne le droit de ratifier toute convention conclue sous l’égide de l’Onu, mais sans avoir le droit de vote. Elle pourra également saisir la Cour Pénale Internationale et s’inviter aux sommets internationaux. Ce nouveau statut est évidemment un pas franchi dans la reconnaissance de l’Autorité palestinienne en tant qu’État, et donc un pas de plus vers un durcissement d’Israel, qui préfère la négociation à cette reconnaissance à l’Onu pour parvenir à la paix. Catherine Ashton a pour mission de protéger les valeurs de l'Union et donc promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité. En prônant l’abstention, elle semble privilégier une position qui n’engagerait pas la responsabilité de l’Union Européenne dans d’éventuelles complications.

Et la conséquence est immédiate : En plus du projet de construction de 3 000 logements dans les colonies de Jérusalem-Est et en Cisjordanie, le gouvernement israélien a annoncé dimanche 2 décembre le blocage de 460 millions de shekels (environ 92 millions d'euros) au profit de l’Autorité Palestinienne.

Sources:

sites institutionnels : http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/en/cfsp/133902.pdf

sites professionnels : http://www.euractiv.fr/international/lue-divisee-sur-le-statut-de-la-palestine-lors-dun-vote-a-lonu-2-17398.html

presses françaises : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/11/29/la-palestine-devient-etat-non-membre-permanent-a-l-onu_1798052_3218

presses étrangères : http://www.haaretz.com/opinion/un-vote-gives-u-s-jews-one-more-reason-to-worry-about-israel-s-future.premium-1.481623