Catherine Ashton voulait un contingent européen, elle l'a eu. Les ambassadeurs chargés des questions de sécurité auprès de l'Union Européenne (UE) ont pris la décision d'intervenir militairement le 9 janvier à Bruxelles, peu après que le président centrafricain Michel Djotodia annonçait sa démission. Cette prise de position fait suite à la demande du président français François Hollande au sommet européen de la Défense le 20 décembre et la proposition de Catherine Ashton le 8 janvier.

"Les États membres se sont accordés sur le fait que l'UE devait contribuer à la restauration de la sécurité et aux efforts de ses partenaires africains en Centrafrique, en coordination totale avec l'Union africaine et l'ONU" a déclaré le porte-parole de la Haute représentante de la diplomatie européenne. Fait rare, une force militaire sous le drapeau de l'UE sera envoyée en Centrafrique sous quelques semaines pour soulager la France et la Mission de l'Union africaine en Centrafrique (Misca). Nous passons donc d'une aide jusqu'alors politique des pays européens à une véritable aide militaire concrète de l'UE.

Le contingent européen serait composé entre 700 et 1 000 soldats (chiffre encore à définir) et viendra en aide aux 1 600 soldats français de l'opération Sangaris et 3 500 soldats de la Misca.

Catherine Ashton a demandé que deux objectifs soient remplis :

- Établir des bases dans l'Ouest du pays et effectuer des rondes entre ces zones protégées afin de créer une zone de sécurité sur la route du Cameroun.

- Sécuriser Bangui. Les forces européennes seront en charge de l'aéroport de la capitale, où actuellement 100 000 déplacés ont trouvé refuge, pour que les forces françaises puissent se concentrer sur d'autres objectifs.

Le contingent européen disposerait d'un mandat de quatre mois à un an pour assurer la transition avec la Misca. Une mission de l'ONU pourrait prendre le relai si nécessaire, précisent plusieurs sources diplomatiques. Les ministres européens des Affaires Étrangères ont jusqu'au 20 janvier pour fixer les modalités du déploiement militaire de l'UE en Centrafrique. La question de l'apport de chaque pays est encore à éclaircir.

Cet événement salue le succès d'une prise de décision d'action commune de l'Union Européenne derrière un objectif : la protection des civils et des organisations humanitaires.

Charlotte Huber

Sources : Article : "Ashton pour un engagement européen" du Figaro, publié le 8 janvier http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/08/97001-20140108FILWWW00578-rca-ashton-pour-un-engagement-europeen.php

Article "L'envoi d'un contingent européen à l'étude" de Challenges, publié le 9 janvier http://www.challenges.fr/monde/20140109.REU9670/l-envoi-d-un-contingent-europeen-en-centrafrique-a-l-etude.html

Article "EU states consider sending soldiers to central Africa" de EuObserver, publié le 9 janvier http://euobserver.com/defence/122669

Article "Centrafrique : l'Union Européenne interviendra militairement" de Lapresse.ca publié le 10 janvier http://www.lapresse.ca/international/afrique/201401/10/01-4727503-centrafrique-lunion-europeenne-interviendra-militairement.php

Article "Centrafrique : Europe et Etats-Unis prêts à mieux épauler la France" du Parisien publié le 11 janvier http://www.leparisien.fr/international/centrafrique-europe-et-etats-unis-prets-a-mieux-epauler-la-france-11-01-2014-3483753.php