Oui, il existe des traités. Oui, les 28 pays membres les ont pourtant adoptés et bien signés... sauf que, depuis 2007, quand ces deux pays sont devenus membres de l’Union Européenne, les critiques contre les "invasions roumaine et bulgare" sont devenues plus vigilantes. Les vagues de protestation ont commencé à s'intensifier à la veille du nouvel an et persistent toujours à l’heure actuelle. Cette polémique est utilisée par certains politiciens dans le contexte des élections européennes, en vue de nourrir les fantasmes et les craintes des invasions roumains et bulgares et/ou d’encourager la vague d’"euro-scepticisme" qui menace l’organisation politique du Vieux Continent.



Le Parlement européen s'applique à calmer les esprits afin de rappeler aux opposants que leur signature aux traités inclut inexorablement leur engagement total. Dans une résolution, adoptée le jeudi 16 janvier, le Parlement demande aux États membres de respecter le droit à la libre circulation dans l'U.E., un droit garanti à tous les citoyens européens. Les députés contestent avec vigueur la position adoptée par certains membres et demandent à tous les pays de l'U.E. de s'abstenir de prendre des mesures restrictives en matière de liberté de circulation. Ils rejettent aussi toutes les propositions de limiter le nombre de migrants de l'U.E., les jugeant contraires aux Traités.

Hélène Flautre, députée européenne et membre de la Commission des Libertés civiles, déclare que : "Le Parlement envoie un message clair aux États membres : la liberté de circulation des citoyens européens, et notamment ceux qui travaillent, est un droit fondamental, intrinsèque à la citoyenneté européenne et non négociable".

Le droit d'accès des travailleurs roumains et bulgares au marché du travail européen n'est pas tout à fait un phénomène nouveau pour les pays membre de l'U.E. Le 1 janvier 2014 c'est ne que une date limite pour les derniers 9 pays membres de l’U.E. dans lesquels le marché du travail était encore fermé ou restreint (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Malte et Pays-Bas).

Parmi les plus “allergiques” aux travailleurs roumains et bulgares se trouvent les britanniques et les allemands. Les conservateurs britanniques ont fait pression, jusqu'au dernier moment, sur les autorités compétentes et le premier ministre, David Cameron, afin de repousser l'ouverture du marché du travail du Royaume-Uni. Leurs actions frôlaient parfois le ridicule : A la veille du Nouvel An, ils ont envoyé en Roumanie des correspondants spéciaux à la recherche de “masses d'immigrants avec les bagages prêts et les billets en mains pour le Royaume-Uni”.



Même si la gronde des contestations se veut de plus en plus virulente dans plusieurs pays membre de l'U.E., en pratique, ils n’ont aucun moyen de peser sur ce calendrier. Leur seule option est de s’imaginer une révision des traités qui, à cet instant, semble peu probable en raison des difficultés d’application.



Sources :

http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-room/content/20140114IPR32610/html/Les-%C3%89tats-membres-doivent-respecter-le-droit-%C3%A0-la-libre-circulation-dans-l'UE%20ue%20ro

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2014-0037+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR

http://europeecologie.eu/libre-circulation-citoyens-europeens-parlement

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/01/roumains-et-bulgares-sont-libres-de-travailler-partout-dans-l-ue_4341811_3214.html

http://www.rfi.fr/europe/20131231-union-europeenne-ouverture-marche-travail-roumains-bulgares-shengen

http://www.gandul.info/1-ianuarie-2014-unde-sunt-hoardele-de-romani-care-urmau-sa-invadeze-marea-britanie-11839639.html

http://adevarul.ro/news/eveniment/noua-tari-ue-ridica-restrictiile-muncitorii-romani-1-ianuarie-2014-1_52c2ae30c7b855ff561efcfe/index.html