Après de nombreuses discussions et négociations, les parlementaires européens se sont prononcés en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien lors de l’adoption d’une résolution non contraignante, le 17 décembre 2014.

C’est fait, le verdict est tombé le mois dernier à Strasbourg et c’est une première au Parlement européen : les eurodéputés ont adopté à une large majorité « une résolution favorable à la reconnaissance d’un Etat palestinien » et à une solution à deux Etats, souligne le site EurActiv.fr. C’est une grande partie du groupe des socialistes et démocrates (S&D), avec des libéraux, les Verts et la gauche radicale qui ont soutenu la résolution. Les chiffres le prouvent : seuls 88 députés ont voté contre alors que 498 parlementaires ont voté pour l’adoption de la résolution, avec un total de 111 abstentions.

La question que l’on pourrait se poser désormais est la suivante : pourquoi est-ce une première au sein du Parlement européen ? Cette thématique, délicate à traiter, a toujours été évitée lors des débats parlementaires, tout simplement parce que les députés du Parlement européen ne disposent pas de pouvoir de décision en matière de politique étrangère. Cependant, le Parlement a son mot à dire lorsqu’il s’agit de donner son avis sur une décision de ce genre. C’est de cette façon que l’organe parlementaire a rendu la résolution un peu plus particulière, car cette reconnaissance doit « aller de pair avec le processus de paix », comme l’indique le journal Libération.

Gilles Pargneaux, l’eurodéputé à l’origine de la résolution votée, s’est félicité car il qualifie ce vote comme une « victoire politique majeure » qui selon lui devrait « sensibiliser l’opinion publique », c’est-à-dire provoquer chez les Parlements des Etats membres « un mouvement de reconnaissance similaire ». Cela ne veut pas dire que le vote de la résolution par le Parlement européen est contraignant pour les pays membres de l’Union européenne, bien au contraire. Cependant, nous ne pouvons pas nier le fait que le Parlement européen ait essayé de faire un appel du pied aux Etats.

Cette résolution devrait justement pousser les Etats membres à agir, car la reconnaissance d’un Etat relève de la compétence des Etats membres et non de l’Union européenne. Cependant, cela ne veut pas dire que l’UE doit être la grande absente de ce genre de débats. Elle doit au contraire participer aux « actions en faveur de la paix », comme l’indique l’eurodéputée française Michelle Alliot Marie. C’est de la sorte que l’on peut dire que le Parlement européen joue le rôle d’un « véritable acteur et médiateur dans le processus de paix au Proche-Orient », comme confirmé par Libération. Le Parlement européen est une institution européenne qui devrait donc montrer l’exemple aux Etats membres de l’UE, et c’est une chose qui n’a pas été si difficile à accomplir puisque plusieurs parlements nationaux ont suivi le mouvement de reconnaissance de l’Etat palestinien, faisant un total de 135 pays.

Cette initiative du Parlement européen d’agir sur des questions internationales majeures lui permet de se faire une place importante sur la scène internationale, ainsi que de positionner l’Europe au cœur des affaires mondiales.

Sources :

http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/le-parlement-europeen-appelle-du-bout-des-levres-reconnaitre-letat

http://www.liberation.fr/monde/2014/12/17/le-parlement-europeen-soutient-la-reconnaissance-d-un-etat-palestinien_1165534?xtor=rss-450

http://fr.euronews.com/2014/12/17/le-parlement-europeen-soutient-la-reconnaisance-de-l-etat-palestinien/

http://m.econostrum.info/Le-Parlement-europeen-reconnait-l-Etat-palestinien_a19539.html