Après les événements tragiques du Bataclan et du stade de France, Certains pays et partis politiques européens n’ont pas tardé à faire le lien entre les attentats de Paris et la crise des migrants. Le nouveau ministre des affaires européennes polonais, Konrad Szymanski, en a profité pour expliquer que le parti conservateur Droit et Justice (PIS) allait revenir sur la décision du gouvernement libéral sortant d’accueillir environ 7 500 réfugiés dans le cadre du plan européen de répartition.

En Allemagne, les attentats de Paris ont immédiatement relancé les débats qui animent la droite autour de l’accueil de migrants dans le pays. « L’époque de l’immigration incontrôlée et illégale ne peut pas continuer ainsi. Paris a tout changé », a affirmé le ministre des finances bavarois, Markus Söder (CSU), à l’hebdomadaire Die Welt am Sonntag. « On doit immédiatement clarifier qui vient dans notre pays, qui le traverse et s’y installe. Les règles de droit qui ne sont plus appliquées depuis plusieurs semaines doivent l’être à nouveau », a posté sur Facebook, Horst Seehofer, le ministre-président (CSU) de la Bavière.

Allié à la CDU d’Angela Merkel, la CSU critique depuis plusieurs semaines la politique d’accueil et d’ouverture pratiquée par la chancelière. La CSU voudrait notamment instaurer un quota maximum de réfugiés chaque année.

La Hongrie a en effet incarné avec constance au sein de l’Union une ligne radicalement opposée à celle, jugée trop généreuse, de la chancelière allemande, Angela Merkel. En janvier, M. Orban n’avait pas hésité à établir, après les attentats contre Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, un lien entre migrants musulmans et risques terroristes.

En Grèce, principale porte d’entrée des migrants, le débat est vif entre ceux qui veulent lier les attaques à l’arrivée de milliers d’entre eux en Europe et ceux qui rappellent que la grande majorité des réfugiés sont les premiers à fuir ce terrorisme. (2)

En prélude au dîner du mercredi 25 novembre dernier entre Angela Merkel et François Hollande, le premier ministre français, Manuel Valls, a appelé l’Europe et donc l’Allemagne à fermer sa porte aux migrants. « L’Europe doit dire qu’elle ne peut plus accueillir autant de migrants, ce n’est pas possible », a expliqué le premier ministre lors d’une rencontre avec la presse européenne, retranscrite notamment par la Süddeutsche Zeitung. « Le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne est essentiel pour le futur de l’UE. Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire  : ça suffit l’Europe !  », a-t-il ajouté, dans des propos qui marquent un durcissement de la position française, déjà réputée pour son extrême réserve à l’égard des migrants. (3)

l'Europe a fermé ses portes aux réfugiés syriens le dimanche 29 novembre par un accord avec la Turquie prévoyant 3 milliards d'euros pour aider la Turquie à les accueillir. (4)

Sources :

(1) Le Monde.fr | 20.11.2015 à 11h29 • Mis à jour le 25.11.2015 à 11h36 | Par Thomas Philippon (Professeur à New York University)

(2) Le Monde.fr | 14.11.2015 à 19h09 • Mis à jour le 14.11.2015 à 21h44 |

(3) LE MONDE | 25.11.2015 à 11h00 • Mis à jour le 25.11.2015 à 12h47 |Par Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)

(4) Le Monde.fr avec AFP | 29.11.2015 à 20h41 • Mis à jour le 29.11.2015 à 21h34