child_poverty_in_europe.jpg ( Source : BORGEN Magazine )

26 millions. C'est le nombre d'enfants européens qui vivent dans la pauvreté et l'exclusion. Ils représentent 27% de la population de l'UE de moins de 18 ans. Devant l'ampleur du phénomène, une proposition de résolution votée par le Parlement Européen sera étudiée par la Commission Européenne. L'objectif de cette proposition est avant tout de réduire l'écart entre les pays de l'Union Européenne pour combattre ces chiffres donnant "froid dans le dos" comme on peut le lire sur la proposition de résolution mis en ligne sur le site officiel du parlement.

"Les politiques d'austérité ont créé cette situation"

Adoptée à 569 voix pour, 77 contre et 49 abstentions, cette proposition a été commentée par la rapporteur Inès Cristina Zuber (GUE/NGL, Portugal) : "les politiques d'austérité ont créé cette situation et les choses ont empiré". Selon elle, les clefs d'une solution globale serait "un accès à l'éducation, à la santé et aux services de sécurité sociale pour les enfants et leurs familles". Les priorités reposeraient sur la lutte "contre le chômage", la promotion d' "une sécurité de l'emploi", "des réseaux socio-éducatifs pour les parents", "une alimentation équilibrée" et "un logement adéquat".

Un fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud

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Si tous les pays sont concernés par cette crise infantile avec des données scandaleuses allant de 14,5% (Danemark) jusqu'à 51% (Roumanie) d'enfants exposés au risque de pauvreté par État (Ndlr : cliquez sur la carte ci-dessus pour agrandir), on observe un écart très net entre les États du Nord et ceux du Sud.

Plus concrètement en ce qui concerne les pays du Sud, toute la péninsule ibérique, l'Italie, les pays des Balkans membres de l'UE et la Hongrie ont une population infantile pauvre s'élevant d'un tiers de la population infantile totale à plus de la moitié pour la Hongrie.

Le cas particulier du Royaume Uni : la pauvreté infantile n'épargne pas les pays developpés

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C'est la principale question que l'on se pose lorsque l'on repère les pays les plus affectés par la pauvreté infantile dans l'Union Européenne. Pourquoi le Royaume-Uni dépasse t-'il d'environ 10% les pays les plus développés de l'Union ? C'est à cette interrogation que répond Child Poverty Action Group (CPAG), une organisation caritative britannique spécialisée dans la pauvreté infantile au Royaume Uni. Ses sources sont fiables puisque le CPAG utilise celles du gouvernement britannique labellisées par le "national statistics".

Selon le CPAG, près de 3.7 millions d'enfants vivaient dans la pauvreté au Royaume-Uni, soit "9 (ndlr : élèves ) par classe de 30. Cette pauvreté se caractérise par le fait de vivre dans un endroit non protégé du froid, en ayant la faim au ventre et devant l'incapacité financière des parents à faire participer leurs enfants à des activités, les excluant de leurs camarades. Et ce serait Londres qui rassemblerait la plus grande part de la pauvreté infantile britannique d'après une autre organisation caritative, End Child Poverty.

Et cette pauvreté n'est pas forcément causée par le non-emploi. Le CPAG estime qu'au moins 2 tiers des enfants (64%) vivant dans la misère ont au moins un parent salarié. Mais ce salaire ne suffit pas à subvenir aux besoins de la famille et collatéralement aux enfants, surtout dans les familles nombreuses. En cause : le coût de la vie très élevé, surtout dans Londres.

Paradoxe : la pauvreté infantile n'est pas qu'une question d'argent

L'argent n'est que la cause des symptômes de la pauvreté infantile. Ce sont les questions d'exclusion sociale, de santé et d'éducation qui affectent a majorité des enfants pauvres en Europe.

Par ailleurs, ces enfants sont de plus en plus confrontés à un risque de malnutrition. D'après l'UNICEF, la part des enfants qui ne peuvent pas manger de la viande et/ ou du poisson tous les deux jours a doublé en Estonie, en Grèce et en Italie depuis 2008..

Et les effets de la malnutrition sont désastreux comme le rappelle et souligne l'UNICEF. Elle entraîne la "Hausse de la mortalité"; est une "entrave à la croissance et au développement du cerveau", ce qui impacte donc notamment la réussite scolaire de l'enfant ; facilite des "Troubles de l'immunité" tout en favorisant une "Augmentation du risque de maladie chronique".

En bref, la situation est alarmante. Et le sujet est en ce moment médiatiquement balayé par les enjeux de sécurité suite aux événements du 13 novembre...

Plus d'informations/ Sources :

Presse

Données statistiques

Organismes caritatifs/ ONG

Parlement européen (officiel)