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I. Est-ce vraiment utile ?

"Qu'on mette des policiers aux postes frontaliers, et les candidats à l'entrée passeront par la 'frontière verte', c'est-à-dire par les champs" souligne Pierre Berthelet, enseignant à Sciences-Po Lille et spécialiste des questions de sécurité intérieure. Cette phrase en elle-même résume bien la situation, et clarifie L’inutilité de remettre en place en Europe un système de frontière pour se « protéger » des réfugiés (Qui en soit ne nous veulent absolument aucun mal, ce que certains ont du mal à assimiler.). Des frontières auraient uniquement pour effet d’enrichir un nouveau système économique parallèle lié aux passeurs.

Avant de réfléchir à une remise en place des frontières, pourquoi ne pas s’intéresser aux raisons qui poussent les réfugiés à quitter leur lieu de vie ? Et éventuellement à s’investir plus activement dans la résolution de ces conflits ? Encore une fois, si l’Europe se posait d’une manière forte et unie sur les questions de la politique extérieure, nous pourrions, selon moi, être beaucoup plus efficaces que ce soit sur le terrain pour trouver des solutions concrètes ou dans la balance des négociations.

Quoiqu’il en soit, le message que je souhaite faire passer est le suivant : à partir du moment où une personne est assez désespéré pour quitter son lieu de vie, avec ou sans sa famille, qu’il prend la fuite, je pense que ce n’est pas une frontière, ou deux, ou trois, qui vont le faire changer d’avis. Elle fuira dans tous les cas.

II. L’Europe avec des frontières ? Soyons sérieux.

Sans l’espace Schengen, le système économique Européen serait-il encore viable ? Quand on pense au nombre de services et marchandises qui traversent plusieurs frontières pour aller du producteur au consommateur, il semble difficile d’imaginer une Europe où, par exemple, les dizaines de milliers de camions qui traversent chaque jour les frontières des pays de l’espace Schengen (pour ne citer qu’eux) devraient se plier à un contrôle systématique aux frontière. Ce serait également dommageable au niveau du tourisme. La France, grand pays touristique, est chaque année l’hôte de millions de touristes venus d’Europe. Feraient-il encore le voyage s‘ils devaient se plier à un ou deux contrôles, et avoir un passeport ? Je préférerais ne pas essayer, personnellement..

D’autre part, de quel genre de frontière parlons-nous, pour arrêter les milliers de réfugiés en fuite ? Des barbelés ? Des murs de plusieurs mètres de haut ? Des miradors ? Des mines ?? Je ne sais pas pour vous, mais il me semble irréel de penser à des solutions de la sorte de nos jours sur le territoire de l'espace Schengen. Ce serait un gigantesque pas en arrière. Ce serait renier les difficiles avancées obtenues au cours des dernières décennies.

Pour conclure, je pense qu’une remise en cause de l’espace Schengen n’est ni envisageable, ni bénéfique, ni à craindre. Tout simplement parce qu’il suffit de réfléchir au coût global et à la perte des flux qu’entrainerait une remise en place des frontières pour décourager, je l’espère, n’importe quel dirigeant politique un tant soit peu logique.

Source: http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/a-quoi-ressemblerait-une-europe-sans-schengen_1715651.html http://www.lefigaro.fr/international/2015/11/19/01003-20151119ARTFIG00325-la-france-met-l-europe-et-schengen-sous-haute-tension.php