La politique environnementale en Pologne : conscience nationale ou européenne ?

La Pologne a un rôle important à jouer en matière environnementale. Située à la frontière Est de l’Europe, utilisant le charbon comme principale source énergétique et ayant une entrée vers la mer Baltique, le pays doit se positionner sur les questions environnementales et énergétiques s’il veut avoir une réelle influence européenne et une certaine indépendance à l’égard de la Russie.

Les contraintes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (paquet énergie - climat) imposées par l’Europe sont un réel poids pour la Pologne. Elle est obligée de s’y confrontée mais celles-ci ne vont pas totalement dans le sens de son économie. En effet, une grande partie de cette dernière repose sur le charbon alors même que cette source d’énergie produit des émissions contre lesquelles l’Union européenne lutte.

Le problème majeur auquel le ministère de l’environnement est confronté est celui du paradoxe entre l’économie et l’environnement. Comme les citoyens à leur échelle, les organismes publics en charge d’améliorer la protection de notre environnement doivent faire des arbitrages entre les besoins économiques du pays et la nécessité d’un environnement meilleur et durable. Pour mettre fin à cette ambivalence, il est nécessaire d’avoir une réponse globale et locale. La réponse locale est prête à l’action. En effet, le ministère de l’environnement constate que le comportement des citoyens par rapport à l’environnement s’améliore depuis quelques années ; il y a, au moins, un mouvement général de compréhension de la nécessité d’adopter un mode de vie plus sain et plus respectueux des ressources naturelles. Les chiffres parlent puisque, selon une étude menée par le ministère, 86 % des polonais pensent que le changement climatique est un réel problème et 37 % d’entre eux exigent une action en ce sens de la part du gouvernement central. Selon les experts polonais, ce changement de comportement est dû aux diverses catastrophes naturelles que la Pologne a subi ces dernières années, telles que des inondations ou des sécheresses.

Le gouvernement polonais a mis en œuvre une stratégie de développement nationale d’ici à 2030 en matière de changement climatique. La définition de cette stratégie est imposée par la Commission européenne, mais il n’y a pas d’obligation d’application. Le ministère de l’environnement est donc allé plus loin que les exigences européennes sur ce point puisqu’il l’a mis à exécution notamment en développant la communication autour de ce sujet (création d’un site internet, présence sur les réseaux sociaux, …) mais également en réalisant des projets concrets avec les zones urbaines qui le souhaitent. Le ministère de l’environnement essaie de favoriser les coopérations. La mise en œuvre de projets avec les ONG environnementales, la participation active dans les réseaux, les groupes de travail et les forums non-politiques sont une marque de cette collaboration. Cependant, le ministère essuie, à ce jour, un échec de partenariat avec les entreprises privées ; secteur pourtant indispensable en la matière et qui pourrait permettre d’amoindrir cette obligation de propriétarisation entre économie et écologie.

Cette coopération pourrait permettre d’augmenter la part d’utilisation des énergies renouvelables en Pologne qui n’est actuellement que de 15 %. Elle se présente également comme une possibilité d’exploitation de nouvelles sources d’énergies, telles que les gaz de schiste ou le nucléaire qui, actuellement, représente un obstacle financier – mais aussi en temps – pour le gouvernement polonais. La question qui se pose alors est celle de savoir si ces opportunités énergétiques sont les plus adéquates au regard des contraintes européennes et des problèmes environnementaux qu’elles pourraient soulever.

La politique environnementale polonaise est en pleine évolution. L’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement empêche d’avoir une vision à long-terme. Les ressources énergétiques actuelles n’évolueront pas, mais la Pologne se dirige vers plus de technologies vertes. Le respect des obligations européennes marque une réelle protection contre les atteintes au respect de l’environnement et à la baisse des émissions de gaz-à-effet de serre. La balle est dans le camp européen.