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Des thérapies fantaisistes et dangereuses

Il s’agit de cures promettant de transformer –pour guérir- les homosexuels qui redeviendraient hétérosexuels après quelques semaines de psychothérapie (il y a encore peu, il pouvait s’agir de méthodes par électrochocs ou par castration notamment) sensée « réorienter correctement » le désir des homosexuels. Elles se basent sur le fait que l’homosexualité est en soi une maladie qui doit être traitée et sont l’apanage de groupes souvent religieux, qui prospèrent notamment aux Etats Unis au sein des groupes fondamentalistes chrétiens.

Outre l’évidence que ces thérapies ne fonctionnent pas, des spécialistes ont constaté au contraire la dangerosité de telles pratiques. Les thérapies peuvent mener à la dépression, provoquer une anxiété accrue, l’usage de drogues et une augmentation du risque de suicide. Désormais, ces soit-disant thérapeutes encourront jusqu’à 10 000 euros d’amende et 1 an d’emprisonnement.

Ailleurs en Europe, elles ont pu être observées encore récemment au Royaume Uni, en Suisse, en Allemagne ou encore en Italie où la législation ne prévoit pas encore de cadre.

Un paradoxe en terme de droits civils

Il faut rappeler que Malte est un pays de prédominance catholique qui n’a commencé à accepter les divorces qu’en 2011 et qui reste le seul Etat membre de l’UE (une mauvaise note également pour l’Irlande et la Pologne qui ne l’autorisent que sous certaines conditions très restrictives) considérant l’avortement comme criminel et n’ayant encore jamais assoupli sa législation. Un avortement peut ainsi entraîner une peine de 3 ans de prison autant pour la femme que pour le praticien. Pourtant, Malte est classée n°1 sur 49 de la ILGA Europe, la branche européenne de l’association internationale lesbienne et gay, en terme de respect des droits de l’homme et d’égalité.

L’élection récente de Marie Louise Coleiro Preca (parti travailliste) comme Présidente de la République depuis le 4 avril 2014, n’y est sans doute pas pour rien. Depuis l’arrivée au pouvoir de son gouvernement, il y a près de 3 ans, plusieurs lois progressistes ont été adoptées comme l’union civile et l’adoption pour les couples de même sexe.

Sa ministre des Libertés Civiles, Helena Dalli, a d’ailleurs reçu le 30 novembre dernier la distinction d’Héroïne de l’année par l’European Diversity Award (EDA) -évènement tenu à Londres chaque année depuis 6 ans, récompensant les individus et organisations qui ont les plus contribué à améliorer l’égalité, la diversité ou l’intégration en Europe au cours de l’année-, notamment en raison de la supervision d’une loi qui donne la possibilité de changer son état civil sans opération de réassignation sexuelle.

Pour Boris Dittrich, chargé du plaidoyer au sein du programme LGBT de l’ONG Human Right Watch et interrogé pour Times magazine, cette tendance à la tolérance de Malte a pu être encouragée par son intégration à l’UE en mai 2004. Son adhésion aurait permis d’ouvrir l’île aux idées extérieures ainsi que d’augmenter le tourisme qui a pu également l’influencer différemment.

A côté de ces avancées à la pointe du progressisme en Europe et dans le monde, d’autres droits acquis depuis longtemps ailleurs (même si récemment remis en question dans de nombreux pays) semblent rester intouchables. L’avortement en est un exemple. Il demeure tabou tout comme les pilules du lendemain toujours inaccessibles sur l’île ainsi que les traitements du sida dont la distribution, quant à elle, est très mal organisée.

A Bruxelles, on ne peut pas intervenir sur ce point, car en vertu du principe de subsidiarité, la communauté européenne n’est tout bonnement pas compétente pour influer sur les législations nationales dans ce domaine.

http://www.liberation.fr/planete/2016/02/08/ivg-malte-l-archipel-archaique_1431952 article du 8 février 2016 de Libération. http://time.com/4597632/malta-gay-rights-conversion-ban/ article du Times du 25 décembre 2016

//www.huffingtonpost.fr/2016/12/22/pourquoi-malte-est-devenu-un-paradis-legislatif-pour-les-homosex/ article du Huffington Post du 22 décembre 2016.

http://www.hrc.org/resources/the-lies-and-dangers-of-reparative-therapy page d’information de l’ONG Human Right Campain sur les dangers des thérapies de conversion.

http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/04/26/au-royaume-uni-des-deputes-inquiets-des-therapies-pour-les-homosexuels_4406401_4497186.html Article du Monde du 26 mai 2014 sur les thérapies de conversion au RU.

http://www.dw.com/en/gay-conversion-therapy-gaining-european-followers/a-15291794 Article de la Deutsche Well du 7 aout 2011 sur les thérapies de conversion en Allemagne.

http://www.24heures.ch/suisse/berne-denonce-therapies-conversion/story/27208516 Article de 24 heures (Suisse) du 26 mai 2016 sur les thérapie de conversion en Suisse.

http://www.courrierinternational.com/breve/2005/05/04/une-therapie-pour-guerir-l-homosexualite article de Courrier internationale du 29 novembre 2010 sur les thérapies de conversion en Italie.