En ce 16 septembre 2016, l’ordre du jour de cette rencontre informelle sera de répondre à la question suivante : Comment relancer la construction européenne après le Brexit ? Le Brexit en tant que tel n'a pas été abordé lors de ce sommet car les 27 refusent toute négociation avant que cette étape formelle ne soit franchie. Néanmoins, divisés sur l'économie et l'immigration, les chefs d'Etat et de gouvernement entendent dynamiser le projet commun en avançant sur des thèmes tels que la mise en place d'une défense commune, la formation des jeunes, la sécurité, la croissance, ainsi que la crise migratoire. L’ensemble de ces thèmes abordés et discutés fixent les objectifs de l’UE pour les mois à venir formant ainsi la « feuille de route de Bratislava ».

L'Union européenne n'aurait donc qu'un seul impératif : trouver un nouvel élan. La priorité immédiate de ce sommet est de faire preuve d'unité et d'exercer le contrôle politique sur l'évolution de la situation afin de construire l’avenir commun de l’Union européenne. « Il ne s'agit pas d'attendre simplement d'un unique sommet une solution aux problèmes de l'Europe - nous sommes dans une situation critique - mais plutôt de montrer par des actions que nous pouvons aller mieux », a annoncé la chancelière allemande, Angela Merkel à son arrivée au sommet. Quant à lui, François Hollande a fait écho au discours de la chancelière allemande, revendiquant une « nouvelle impulsion » pour l’Union européenne. « Soit c'est la dislocation, soit c'est la dilution, soit c'est au contraire la volonté commune de donner un projet à l'Europe. C'est ce que j'appelle la nouvelle impulsion », a expliqué le président français. Angela Merkel a indiqué que l'Allemagne et la France vont travailler ensemble de manière « très intensive » pour faire le « succès » de l'Europe.

Pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, il serait temps de prendre en compte des dimensions plus profondes. Selon lui, la « crise existentielle » actuelle appelle l'unité. « Il s'agit aujourd'hui de niveler nos divergences. Nous avons besoin d'unité pour permettre à l'Europe de fonctionner » dit-il. Au terme d'une journée de travail dans la capitale slovaque, les 27 dirigeants souhaitent se revoir à Malte en janvier 2017. Le sommet devrait donc déboucher sur un agenda appelé à être déroulé d'ici le 60e anniversaire du traité de Rome, en mars 2017 et achever le processus de réflexion.

Cependant, la volonté d'afficher l'unité à Bratislava n'a pas fait oublier les divergences des Etats membres. Le sujet des travailleurs détachés ou encore celui de la répartition des réfugiés dans l'UE restent hautement conflictuels. Au-delà de ces sujets primordiaux et urgents, ce sont des revendications plus profondes qui semblent s’exprimer. Quand les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) revendiquent une écoute plus prononcée à Bruxelles s’inscrivant en faux face à l’hégémonie franco-allemande ; d’autres voient apparaître un euroscepticisme croissant. Avec la quête identitaire collective, l’Europe s’engage dans une entreprise à risques car, dans ce processus, le national n’arrête pas de ré-émerger. Les vieux clivages remontent à la surface et avec eux les codages traditionnels de l’identité. La réponse à la dite « crise de l’Europe » se trouverait peut-être ailleurs. A savoir dans un changement profond de notre conception politique de l’Europe. Au-delà d’une Europe des Nations, peut-être faudrait-il penser une Europe des citoyens européens ?

Sources: http://www.europaforum.public.lu/fr/actualites/2016/09/bratislava-declaration-visegrad-bettel/index.html http://www.ouest-france.fr/europe/ue/europe-les-27-en-quete-dun-sursaut-post-brexit-bratislava-4495628 http://www.liberation.fr/planete/2016/09/16/l-esprit-de-bratislava-celui-d-une-europe-en-bout-de-course_1499808