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LA SÉCURITÉ AU COEUR DES DÉBATS EUROPÉENS

Depuis quelques années, on assiste en Europe à une intensification des menaces, réelles ou proférées, à l'encontre des Etats européens certes mais aussi et surtout à l’encontre d’un style de vie occidental et d’une culture contre laquelle on souhaite se positionner. Par ailleurs, les attaques terroristes successives de Madrid (2004) et de Londres (2005), puis un peu plus tard de Charlie Hebdo à Paris (2015), de Paris (2015), de la Belgique (mars 2016), de Nice (été 2016) et plus récemment de Berlin (décembre 2016) ont empiré ce sentiment d'insécurité qui s'immisce de manière de plus en plus profonde dans les esprits des citoyens européens, mais aussi des leaders politiques, ce qui entraîne par conséquent une mise à l'ordre du jour du débat sur la sécurité en Europe. Instituée en 1992 par le Traité de Maastricht, la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) de l’Union Européenne a été ensuite profondément modifiée par le Traité de Lisbonne en 2007 où elle est rebaptisée Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC). Aujourd’hui, c’est un élargissement de ce concept qui est remis au cœur des débats, dans la lignée la conjoncture actuelle.

POST-TRUMP, POST-OTAN : L'AUTONOMIE MILITAIRE DE L'UNION EUROPÉENNE ?

Cependant, l’Union Européenne a déjà une politique de défense « commune », puisqu’elle est membre de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) et est donc partenaire militaire avec les Etats-Unis. Beaucoup critiquéE dernièrement pour faire l’éloge de l’hégémonie états-unienne sur le plan militaire, certains aimeraient voir s’ériger une autonomie militaire de l’Union Européenne vis-à-vis des Etats-Unis. Et ceux-ci sont de plus en plus nombreux. En effet, depuis le 8 novembre 2016 et l’élection à la présidence américaine de Donald Trump, connu pour sa position ferme contre l’OTAN, c’est un nouvel élément qui s’immisce dans la question : ne serait-il pas temps pour l’UE de prendre son envol militaire ? Par ailleurs, si l’Union Européenne souhaite en effet se repositionner plus fermement sur la scène internationale et peser de manière plus influente dans le jeu des relations internationales, son autonomie militaire pourrait renforcer sa crédibilité à la fois pour ses citoyens et donc renforcer ainsi l’unité dont elle a besoin, mais également vis-à-vis des autres puissances mondiales et notamment des puissances militaires.

VERS UN ÉLARGISSEMENT DE LA PSDC

Très favorables à ce projet, Paris et Berlin tiennent ici le seul avantage du Brexit : le Royaume-Uni a toujours été contre ce projet de défense européenne. Or, depuis le 23 juin 2016, les britanniques n’ont plus cette influence au sein des décisions européennes. Tous ces éléments pointent donc vers un timing idéal pour relancer la question du projet d’une Europe de la défense. La question est maintenant de savoir si tous les membres de l’UE arriveront à se mettre d’accord sur le sujet, surtout lorsqu’il sera question de le financer. Car les questions de financement font partie de ces éléments sur lesquels, compte tenu des disparités entre tous les Etats membres, la cohésion fait défaut à l’Union Européenne. Mais, au vu des enjeux de sécurité cruciaux qui attendent 2017 et prenant en compte l’inquiétude grandissante des citoyens européens qui selon un récent sondage de l’institut américain Pew Research sont 80% à considérer que le risque de terrorisme a été accru en Europe dernièrement, peut-être que les dirigeants de l’UE vont se pencher plus sérieusement sur les possibilités liées à ce projet.



Sources :

  • Toute l'Europe : http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/diplomatie-et-defense/synthese/la-politique-de-securite-et-de-defense-commune-psdc.html
  • Euractiv : https://www.euractiv.fr/section/justice-affaires-interieures/news/paris-et-berlin-veulent-relancer-leurope-de-la-defense-apres-le-brexit/
  • Huffington Post : http://quebec.huffingtonpost.ca/2016/07/11/une-majorite-deuropeens-associe-refugies-et-risque-terroriste-selon-un-sondage_n_10934298.html