La Charte des Nations Unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le Conseil compte 15 membres disposant chacun d’une voix. Aux termes de la Charte, tous les États Membres sont tenus d’appliquer les décisions du Conseil. Ce dernier est compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression.

Sur Twitter, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé Washington à « opposer son veto à cette résolution anti-israélienne ». Sans succès pour le premier ministre car pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu'ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible.
Les 14 autres membres du Conseil ont voté en faveur de cette résolution 2334 initialement portée par l'Egypte et présentée ensuite conjointement par la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Sénégal et le Venezuela suite à la renonciation de l’Egypte ayant subie la pression d'Israël et du président élu Donald Trump.
La résolution 2334 a néanmoins été adoptée le vendredi 23/12/2016 avec 14 voix pour, zéro contre et une abstention, celle des Etats-Unis.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré que l’Etat ne se conformera pas à la résolution réclamant l'arrêt de la colonisation adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU lors d’une réunion interministérielle hebdomadaire.
De plus, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Danny Danon, a qualifié l'initiative de « sommet d'hypocrisie ». « Il est absurde qu'au moment où des milliers de personnes se font massacrer en Syrie, le Conseil de sécurité consacre du temps et de l'énergie à discuter d'une condamnation de la seule démocratie véritable au Moyen-Orient », a annoncé l’ambassadeur. Une partie de la droite israélienne espère d’ailleurs l’appui du président élu Donald Trump qui a d’ores et déjà annoncé que le futur ambassadeur en Israël serait David Friedman. Ce dernier est connu pour son soutien idéologique à la colonisation et son opposition à un Etat palestinien mettant en péril le projet de paix et la reconnaissance des deux Etats.
Suite à l’abstention des Etats-Unis et soutenant la réticence du gouvernement israëlien, le président élu Donald Trump a promis, sur son compte Twitter que « les choses seront différentes après le 20 janvier » et son arrivée à la Maison Blanche.

Dérangé par cette résolution, le gouvernement israélien a convoqué les ambassadeurs de 10 pays ayant soutenu la résolution et a formulé de nouvelles critiques contre l'administration Obama. Lors du conseil des ministres dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé que les Etats-Unis avaient agi en concertation avec les Palestiniens pour faire adopter cette résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies. « Selon nos informations, nous n'avons aucun doute sur le fait que l'administration Obama est à l'initiative de cette résolution, qu'elle est derrière elle, qu'elle a coordonné sa rédaction et a demandé qu'elle soit adoptée », a déclaré Benjamin Netanyahu. Les autorités israéliennes ont convoqué pour consultation les ambassadeurs en Israël de 10 des 14 pays qui se sont prononcés en faveur de la résolution et avec lesquels elles entretiennent des relations diplomatiques. Il s'agit de la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie, l'Egypte, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l'Uruguay, l'Espagne et l'Ukraine.

Force est de constater que la résolution 2334 n’a rien de radicalement nouveau par rapport au texte de 1980.
Cependant, en 1980, on ne comptait que 12 500 colons en Cisjordanie, contre 450 000 aujourd’hui, auxquels il faut ajouter près de 200 000 autres colons établis à Jérusalem-Est. Cette augmentation continue, en nombre et en taille, des colonies israéliennes rend pratiquement impossible la création d’un État palestinien indépendant et viable en Cisjordanie.
Le texte du Conseil de sécurité n’a rien d’inattendu ou d’agressif. D’autant plus que le texte ne comporte aucun dispositif de coercition, aucune menace de rétorsion ou de sanction, au regret de certains alliés des Palestiniens, qui l’auraient souhaité plus vigoureux.

Sources :

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=38705#.WGOXa7F7RPM
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/12/23/la-resolution-de-l-onu-reclamant-l-arret-de-la-colonisation-israelienne-a-ete-adoptee_5053630_3210.html
http://www.liberation.fr/planete/2016/12/23/l-onu-adopte-une-resolution-contre-la-colonisation-des-territoires-palestiniens_1537277