En décembre 2017, le conseil des ministres de l’Union Européenne se prononcera sur les questions concernant la pêche dans l’Union. Pour ce faire, elle s’appuiera sur les avis du Conseil International pour l’Exploration de la Mer (International Council for the Exploration of the Sea - ICES). Il s’agit d’un comité composé de scientifiques proposant des scénarios à la Commission Européenne afin de l’aider dans ses décisions. Une décision qui est particulièrement attendue en Espagne et au Portugal cette année. En effet, l’un des scénarios proposés suggère une absence de pêche à la sardine dans cette région pendant un an afin de permettre le renouvellement de l’espèce. Or la pêche à la sardine représente une économie importante dans la péninsule ibérique. Selon le journal espagnol El Pais cela concerne 85 bateaux, 850 membres d’équipages, deux milles employés d’entreprises auxiliaires en Espagne et dans l'Union, 3000 familles dépendent de cette activité. Les pêcheurs sont déjà soumis à des quotas qu’ils trouvent trop restrictifs : 3000 tonnes de sardines divisées en deux périodes dans l’année. Mais l’ICES est formel : la pêche doit cesser. Il reconnait que des quotas avaient été mis en place mais ils n’ont pas été véritablement respectés et n’ont pas permis le renouvellement de l’espèce. Il avait annoncé en juillet dernier que seule une interdiction de quinze ans de la pêche à la sardine pourrait permettre de sauver les sardines et a apparement revu à la baisse la durée. Peut être pour des considérations socio-écomiques.

La commission va se retrouver face à une question complexe, choisir entre le socio économique et l’environnement, entre une économie locale et le renouvellement d’une espèce. Chaque partie avance des arguments convaincants. D’un côté, pour ceux en faveur de la protection de la sardine, la demande de ce poisson est si forte que les pêcheurs ont déjà dépassé les quotas de l’année. Et, les sardines se trouvent en dessous des niveaux de biomasse limite. Ce qui signifie que si la pêche continue, le nombre de sardines reproductrices ne sera pas suffisant, entrainant alors l’extinction de l’espèce. Les pêcheurs ont de leur côté tenté de dénoncer la pollution de la mer qui serait responsable, selon eux, de la diminution des sardines. Ils ont aussi demandé à ce que soit mis en place des quotas par bateaux. Par ailleurs, les pêcheurs reçoivent déjà une aide de la part de l’Union mais elle ne sera pas suffisante si la pêche vient à s’arrêter. Il faudrait alors envisager d’augmenter cette aide en cas d’arrêt de la pêche, elle ne serait plus suffisante pour maintenir le niveau de vie des pêcheurs. Mais les pêcheurs ne souhaitent pas plus d’aides et encore moins arrêter leur activité. Ils ont donc demandé au ministre de le pêche espagnol de défendre leur cause lors de la prochaine réunion.

Bien que les avis du Conseil International pour l’Exploration de la Mer n’aient pas de force obligatoire, ils sont souvent écoutés par la Commission. La position de cette dernière concernant le sort des sardines et des pêcheurs nous sera communiqué le 11 décembre 2017. Une décision qui nous donnera une information sur les priorités de la Commission dans ses politiques.

A suivre sur le site de la Commission Européenne : https://ec.europa.eu/fisheries/home_fr

Sources :