Le 19 novembre dernier, le Conseil "Agriculture et Pêche" a discuté à nouveau sur les défis auxquels fait face l’Union européenne au sujet de la protection des végétaux. Les ministres de l’agriculture de l’Union européenne ont confirmé leurs craintes par rapport à la réduction des quantités d’herbicides. Certains ont encore indiqué gérer des organismes nuisibles en utilisant des produits phytosanitaires à faible risque au lieu de consommer ceux qui sont des produits conventionnels. Dans le but de stimuler également la reconnaissance mutuelle entre États européens concernant l'utilisation de telles substances par les agriculteurs



Le Centre international de recherche sur le cancer (agence de l’Organisation mondiale de la santé), a réalisé des études sur le glyphosate, et celui-ci a été récemment considéré comme un produit « cancérogène probable pour l’homme ». Le Parlement européen a donc voté, le lundi 27 novembre 2017, en faveur de la proposition de la Commission européenne en ce qui concerne le renouvellement de l’usage des produits phytosanitaires dans l’Union Européenne jusqu’à 2022.

Or, la France était dès le début contre cette proposition de prolonger la consommation des pesticides pour cinq ans et s’est engagée à les ? se passer d'ici à 2020. Le Président Emmanuel Macron a déclaré après la décision des Etats membres de l’UE : « J'ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans ». Le ministre de l’Agriculture lors du colloque du réseau Dephy, le 14 novembre dernier a cependant déclaré : « On en est bientôt au troisième plan Ecophyto et la consommation de pesticides n’a toujours pas baissé en France ».

En dépit de la mise en place de nombreux plans ayant pour objectif de réduire la proportion d’utilisation des produits phytosanitaires et des pesticides au domaine agricole, l’utilisation de ces substances ne cesse d’augmenter. De fait, même avec l’adoption d’un nouveau plan Ecophyto en 2015, la France, premier consommateur en Europe, a accru l'utilisation des pesticides jusqu'à l'année dernière avec une hausse de 0,3%. Ce qui montre qu’il y a une orientation opposée à l'objectif qui a été mis en place afin de baisser de 25% l'usage des pesticides dans l’agriculture d’ici 2020, et jusqu'à 50% d’ici 2025.

Le gouvernement français a confirmé qu’il interdira le glyphosate à partir de 2021. Cependant, cette décision est plus un choix volontaire, plutôt qu’une obligation légale, étant donné que du point de vu du président Emmanuel Macron il n’est pas très facile de s'abstenir de consommer des pesticides dans certaines types d’agricultures. Il a donc préféré ne pas inscrire la date à laquelle le glyphosate ne serait plus autorisé dans la loi Agriculture et alimentation. Par ailleurs, le directeur général de l'Alimentation (DGAL), Patrick Dehaumont, a encore clarifié ce que la France doit faire dans le domaine agricole : « Il ne faut surtout pas condamner les phytos, on en aura toujours besoin pour se protéger de certains accidents. Mais ce qu'il faut, c'est évacuer les molécules les plus préoccupantes, les substances nocives pour la santé humaine. (...) Ce qui nous préoccupe beaucoup, c'est l'effet cocktail, l'effet combiné de plusieurs substances ».

Le gouvernement français a l’intention de suivre une stratégie d’investissement de 5 milliards d’euros dédiée à l’agriculture afin de régler le défi des phytosanitaires. Par exemple, le jeudi 22 novembre, un nouveau site internet a été lancé: glyphosate.gouv.fr. L'objectif de ce projet est d’aider les consommateurs à mettre en place des solutions pour se débarrasser de cet herbicide. Ce site leur permet aussi de mettre des témoignages en ligne et de proposer des alternatives au glyphosate.

La future politique agricole commune (PAC), qui est encore en négociation à Bruxelles, est également l'un des outils avec un rôle important pour la France. Ce que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume a confirmé récemment c’est que : « La France et 19 partenaires européens n’accepteront pas une baisse du budget de la PAC. Mais ce n’est pas le seul maintien du budget qui sera important. Quelle PAC voulons-nous pour le futur ? ».

Alors, la France pourrait-elle capable à travers tous les plans et les outils à réduire l’usage des pesticides d’ici trois ans, avant la date préconisé par l’Union Européenne ?

Sources:

Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/2017/11/27/01008-20171127ARTFIG00009-glyphosate-ultime-vote-des-etats-a-bruxelles.php

Euractiv : https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/la-france-peine-a-se-sevrer-des-pesticides/

Le monde : https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/24/pesticides-le-parlement-europeen-vote-en-faveur-de-la-disparition-du-glyphosate-d-ici-a-2022_5205239_3244.html

L'express: https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/comment-l-etat-aide-les-agriculteurs-a-sortir-du-glyphosate_2049867.html

Sciences et avenir https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/reduire-les-pesticides-l-agriculture-conventionnelle-s-y-met-a-pas-comptes_124758

Réunion du Conseil Agriculture et Pêche: https://www.consilium.europa.eu/fr/meetings/agrifish/2018/11/19/