Mesdames, réjouissez vous ! Le Parlement européen a voté le 20 Octobre 2010 en faveur de l’établissement d’un congé maternité de 20 semaines minimum rémunérées à 100% du salaire pour tous les Etats Membres de l’Union européenne. Aujourd’hui le seuil minimum est de 14 semaines et l’indemnisation est variable selon les pays, créant ainsi de forts écarts de rémunération entre les femmes à travers toute l’Europe. Le vote qui a eu lieu vise donc à homogénéiser les régimes jusqu’alors en vigueur en imposant aux Etats une politique commune censée permettre à chaque femme de prendre un repos équivalent.

Messieurs, ne vous sentez pas pour autant délaissés car le principe d’un congé paternité européen a lui aussi été adopté. Si ce système existait déjà dans différents pays, les membres entrés récemment dans l'Union européenne ne disposaient pas tous de ces mécanismes. Néanmoins, face à la volonté croissante des pères de s’impliquer plus dans la prise en charge de leurs enfants, le Parlement à décidé de leur laisser la place qu'ils méritaient.

Si, aujourd’hui, certains Etats comme la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne s’opposent avec force à ces décisions en mettant en avant le fait qu’ils appliquent déjà une politique protectrice des parents, d’autres sont en avance et possèdent un régime plus avantageux. Un exemple : la Bulgarie. L’Etat bulgare à, en effet, développé un système visant à favoriser la natalité et ainsi prévenir tout déficit démographique. Pour cela, rien de plus simple : 58 semaines de congé maternité. Cette politique détone dans l’actualité de ces dernières semaines où l’on nous assène sans cesse que seules les économies sociales sont en mesures de réduire les déficits nationaux.

Mais malheureusement tout n'est pas gagné ! Il reste encore une dernière étape: l’ouverture des négociations avec chacun des Etats membres. En première ligne des contestataires, la France qui, par l’intermédiaire de Nadine Morano, sa secrétaire d’Etat à la famille, met en avant le régime actuel français et ses 16 semaines de congés maternité, en rappelant que les français recourent souvent aux 2 semaines de congé pathologique supplémentaires. Elle souligne, par ailleurs, que le montant de ces mesures "aurait un coût de 1,3 milliard" d'euros par an.

Sur quel pied faut-il alors danser ? L’Union européenne, par le biais de son Parlement nous rappelle que les politiques sociales doivent rester l’une des priorités des Etats membres alors que, dans le même temps, les gouvernements nationaux essayent par tous les moyens de réduire les budgets les plus coûteux à savoir ceux des domaines sociaux. Afin de savoir quelle idéologie prendra le dessus, il ne reste plus qu’à analyser le cours prochain des événements en espérant, qu'une fois, l’humain prenne le dessus sur le profit. Le texte reviendra en seconde lecture au Parlement européen une fois que le Conseil aura pris une décision commune, sûrement moins alléchante. Affaire à suivre…

Pierrick Roberge et Elisa Coz.




Sources:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/20/nadine-morano-contre-un-allongement-de-la-duree-du-conge-maternite_1428613_3224.html

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/10/25/les-eurodeputes-demandent-20-semaines-de.shtml

http://www.rue89.com/2010/10/26/bulgarie-58-semaines-de-conge-maternite-et-peu-de-bebes-172536

http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=IM-PRESS&reference=20090414IPR53679&language=FR

http://www.eurosduvillage.eu/Le-Parlement-europeen-revolutionne,4147.html