Désormais, Albanais et Bosniens pourront voyager librement au sein des 25 pays membres de l’espace Schengen grâce à leur passeport biométrique. La circulation dans ces pays de l’UE leur sera autorisée durant 3 mois sans avoir à effectuer une demande de visas.

En effet, le Conseil des ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne, réuni le 8 novembre à Bruxelles, a voté à l’unanimité une nouvelle mesure levant l’obligation de visas pour l’Albanie et la Bosnie dans l’espace Schengen. Cependant, derrière l’euphorie naissante des Balkans, il y a une ombre au tableau : une clause permettant la réinstauration du système de visas en cas de débordement. Cette libéralisation leur offre ainsi la facilité de voyager à travers les pays de l’UE mais ne les autorise pas pour autant à accéder au marché du travail ni à effectuer une demande d’asile.

Cet assouplissement de l’Union Européenne, au niveau de la circulation des hommes, s’est cette fois vu doté de conditions votées par les ministres afin d’éviter l’afflux massif de demandeurs d’asile et d’immigrants. La France, l’Allemagne et les Pays-Bas ont exprimé leur réticence à l’ouverture des portes de Schengen aux pays des Balkans, refroidis par l’expérience de la libéralisation des visas en Serbie et en Macédoine. Cette dernière avait généré une forte migration de minorités en 2009, notamment des Roms, aujourd’hui encore source de polémiques et d’incompréhensions.

Le rapprochement de l’Albanie et de la Serbie avec l’UE n’est donc pas toujours vu d’un œil bienveillant. L’exemption des visas, qui devrait entrer en vigueur à la mi-décembre, s’accompagne ainsi d’une suspension potentielle du mécanisme en cas d’abus et d’une supervision plus rigoureuse de ce nouveau système par les pays concernés.

Les Etats membres manifestent par là leur volonté d’une plus grande fermeté en matière d’élargissement européen. La Commission est d’ailleurs chargée de surveiller les futures réformes menées par ces deux pays quant au renforcement de la démocratie, à la lutte contre la criminalité, ou encore à l’immigration clandestine.

Cet encouragement vers l’intégration européenne n’est donc pas un cadeau gratuit pour les ressortissants albanais et serbes, mais il salue les efforts réformateurs fournis par les deux pays dans le sens des critères d’adhésion fixés par l’UE… En attendant d’obtenir un bon pour la candidature ?

Monika Szulta, Virginie Hervé et Ophélie Boudet

Sources

Image : http://www.rfi.fr

http://www.consilium.europa.eu/showFocus.aspx?id=1&focusId=532&lang=fr

http://www.rfi.fr/europe/20101108-ue-leve-visas-bosnie-albanie-mi-decembre