Le 11 novembre, chaque année, on commémore l’Armistice, qui représente un symbole de paix entre les pays européens. Pourtant, le jeudi 11 novembre dernier était loin de jouer son rôle réconciliateur, et c’est bien dans un climat de désaccord que l’Union Européenne a terminé sa journée. Je vous rassure, aucune guerre n’est à l’ordre du jour, si ce n’est une guerre de budget ! Les négociations entre les Etats et le Parlement Européen sur le budget 2011 de l’Union Européenne ont débouché sur une impasse…

Le Parlement a bien fait une concession en exigeant une hausse du budget national de 2,9 % au lieu des 6,19 % initialement prévus ; mais si la crise économique commence à ressembler à un mauvais souvenir dans les esprits, elle a laissé un vide dans les caisses des Etats, qui privilégient désormais les plans de rigueur face à l’investissement communautaire.

Une nouvelle réunion est prévue aujourd’hui, lundi 15 novembre. Si aucun accord n’est trouvé, l’Union Européenne risque de devoir se contenter d’un budget défini mois par mois, ce qui handicaperait fortement tous les projets dont le financement s’anticipe sur le long terme.

Dans un tel contexte, on est en droit de s’inquiéter pour l’avenir de certains programmes, en particulier ceux du domaine socioculturel. L’année du Volontariat 2011 fera-t-elle les frais de ce conflit de priorités ? Avec un financement dores et déjà maigre d’un montant de 6 Millions d’Euros (plus 2 Millions d’Euros de frais préparatoires), il est évident que les difficultés que rencontre le Parlement à définir les budgets ne feront que confirmer le caractère secondaire du programme.

Pourtant, face aux coupes budgétaires et aux réformes sociales difficiles dont les conséquences se feront sentir dès le début de l’année prochaine, le volontariat pourrait compenser l’effacement progressif de l’implication gouvernementale dans la vie sociale des pays de l’Europe. Les associations doivent tout de même prendre garde à ne pas remplacer les Etats dans leur devoir civique et ainsi tomber dans un piège qui arrangerait les gouvernements : dans la proposition de projet de la Commission Européenne, cette dernière précise que le volontariat comme le bénévolat « ne doivent pas subvenir aux besoins fondamentaux dans le domaine des services sociaux ou se substituer à l’action publique. » J’ai bien envie de dire que c’est déjà le cas (notamment en ce qui concerne le handicap en France), mais on risque de me qualifier de mauvaise langue.

Gautier Piton et Alexandra Pantelidi

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/11/11/les-negociations-du-budget-2011-de-l-ue-au-point-mort_1438871_3214.html

http://www.karimadelli.com/2009/10/08/2011-annee-europeenne-du-volontariat/