Après la crise grecque, c’est au tour de l’Irlande de miser tapis. Malgré une relance ambitieuse portée par des aides internationales, avec près de 100 milliards d’euros distribuée par l’UE et le FMI, la nouvelle bête noire européenne va devoir en contrepartie tenir une politique ferme de rigueur sans pour autant, et c’est là l’enjeu du pari, plomber un éventuel retour à la croissance.

Décidément, la forteresse européenne qui vantait les vertus de la zone euro, semble s’effriter de mois en mois sous la pression des marchés financiers. Si les jeux ne sont pas faits, certains états européens ne veulent pas, à l’instar de l’Allemagne, payer pour ceux qui n’ont pas su faire preuve de prudence.

Alors, l’Europe de l’Euro est t-elle sur le point de s’effondrer ?

Bruxelles salue le plan de rigueur irlandais, c’est un moyen bien poli de reconnaitre que si une politique économique européenne est difficile à mettre en œuvre, il est néanmoins salutaire que les contribuables européens se serrent la ceinture en attenant que les technocrates trouvent un terrain d’accord.

Olli Rehn, que l’on entend décidément de plus en plus, le commissaire européen aux Affaires économiques, précise que le plan adopté « constitue une base solide pour les négociations sur les réformes budgétaires et structurelles ». Disons le franchement, le plan tend à diviser par dix un déficit public astronomique, avec 15 milliards d’euros de mesure en quatre ans, comprenant 10 milliards d’euros d’économie budgétaires (autrement dit, réduction des budgets alloués à la fonction publique) et 5 milliards de revenus supplémentaires (comprenons bien ici de nouveaux impôts). L’ensemble est sensé réduire le déficit qui s’est envolé à 32% du PIB cette année en raison des quelques 50 milliards d’euros que l’Etat a du injecter dans ses banques afin d’éviter la faillite.

Dans tous les cas, certains à l’annonce de ces quelques nouvelles continueront à parier des sommes folles sur les marchés. D’autres eux, croupiront sous les ponts sans le sou.

Retenons bien ces quelques règles : - Bluffer, c’est prendre le risque de se faire rattraper par les marchés. - Jouer avec de l’argent qui n’est pas le vôtre c’est toujours le mieux, tant que vous remportez la mise.

Vous vous sentez prêt pour la partie du siècle ? Chiches ? Battez les cartes, à qui le tour ?

Arnaud Porsenna, Grégoire Fraty.