Entre compétitivité, mondialisation et justice sociale, l’Union européenne réfléchie actuellement à son prochain budget pluriannuel 2014-2020 alors que ses ressources semblent aujourd’hui limitées dans le contexte de crise de ces derniers temps. Le 7 décembre 2011, la Commission européenne a ainsi décidée de couper, à partir de 2014, l’aide au développement qu’elle fournissait jusqu'à présent à un certain nombre de pays émergents afin de la réorienté vers des pays plus pauvres ou en transition démocratique en mettant l’accent sur la croissance, la bonne gouvernance et les droits de l’Homme.

En effet, la Commission estime que 19 pays, dont la Chine, le Brésil et l’Inde, ne mériteraient plus l’aide qu'ils recevaient jadis, dans la mesures ou leur Produit intérieur brut aujourd’hui considéré comme intermédiaire les rend ainsi inéligible aux aides de l’UE. C'est "une évolution dans nos relations avec les pays émergents et un ciblage de l'aide sur les pays les plus pauvres", a déclaré le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs.

Mais ces mesures concernent également l'Argentine, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Equateur, le Kazakhstan, l'Iran, la Malaisie, les Maldives, le Mexique, Panama, le Pérou, la Thaïlande, le Venezuela, l'Uruguay, ainsi que l'Indonésie. Cependant, même si l’UE ne verse plus d’aide à ces pays, elle continuera toutefois à alimenter des fonds dans le cadre de coopérations thématiques sur le climat ou les droits de l’Homme. Pourtant, Bruxelles a toutefois décidé de maintenir son aide à certains pays en transition démocratique issue des révoltes arabes comme la Tunisie ou la Lybie.

Pour autant, il est important de noter que l’Europe demeure malgré tout le premier donateur sur la scène internationale et compte bien le rester. En effet, la Commission européenne propose ainsi d’augmenter de 17% ses contributions en matière de développement au titre de l’action extérieur de l’UE, ce qui représenterait alors un peu plus de 96 milliards d’euros pour 2014-2020, dont 34,276 milliards alloués au Fonds européen de développement (FED). L’UE espère donc par là atteindre son objectif de 0,7% de son PNB dédié à l’aide d’ici à 2015.

En attendant 2012, les Etats de l’UE devront soumettre ces propositions aux gouvernements et aux parlements de leurs pays puisque le FED est gérée par la Commission mais est alimentée directement par les Etats membres. De plus, ce fond ne fait pas partie du budget européen ce qui se traduit par une contribution accrue des pays européens si celui-ci devait être augmenté. Dans ce contexte de crise de la dette dans la Zone euro, les Etats européens cherchent plutôt à limiter au maximum l’évolution des dépenses de l’UE en essayant chacun de leur côté de rétablir les équilibres nationaux via des politiques de rigueur.

Peut-on alors craindre que la crise menace l’aide européenne de développement aux pays pauvres? Nous verrons bientôt si ces propositions seront retenues ou non dans le budget européen pluriannuel. Une étape qui s’annonce des plus rude au regard du contexte actuel et des divergences entre Etats quant à l’orientation que doivent prendre les dépenses du prochain budget.

Axel Nicolas et Traore Adame

Sources

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/11/27/04016-20111127ARTFIG00260-la-crise-menace-l-aide-aux-pays-les-plus-pauvres.php

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/12/07/97002-20111207FILWWW00526-l-ue-va-cesser-d-aider-19-pays-emergents.php

http://www.24heures.ch/actu/monde/ue-va-supprimer-aide-developpement-pays-emergents-2011-12-07

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/12/07/l-ue-va-couper-l-aide-au-developpement-aux-pays-emergents_1614376_3214.html

http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/7233-leurope-ne-coupera-pas-laide-au-developpement-a-la-tunisie.html