carte de localisation du conflit en République Démocratique du Congo

L’union européenne se trouve confrontée à un souci de coordination sur la question congolaise.

Les hostilités en République Démocratique du Congo, déclenchées en avril 2012, opposent l’armée régulière, soutenue par les forces de l’Onu (MONUSCO), aux rebelles (Mouvement du 23 mars, dit le M23), qui reprochent au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté le traité de paix mettant fin à la guerre de Kivu.

Un communiqué du 18 novembre 2012 de Mme Ashton, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, «appelle le M23 à cesser immédiatement l'offensive contre la ville de Goma». Dans le même temps, Mme Ashton encourage la MONUSCO à poursuivre son action militaire pour protéger les civils et leur fournir une aide humanitaire. Or cette action militaire de la MONUSCO risque de radicaliser le M23, pourtant ouvert à la négociation, et qui demande l’arrêt des hostilités.

Pour la France, le choix est clair dès le 17 novembre : « cessation immédiate des combats» et abstention « de toute ingérence dans les affaires intérieures de la RDC ». La Belgique, au contraire, encourage l’ingérence et ne comprend pas la percée facile des rebelles. Le positionnement du SEAE semble donc délicat en raison de la divergence des points de vue des pays membres.

Ashton devrait-elle s’aligner sur les positions de la France ? Doit-elle suivre la voie de la Belgique? Doit-elle céder à la menace du M23 qui demande de ne plus agir contre lui, ou doit-elle écouter la voix des civils qui déclarent que "la MONUSCO actuellement ne fait absolument rien !".

Le SEAE est dans l’impasse. En attendant, les rebelles s’offrent le luxe de poser un ultimatum le lundi 19 novembre : démilitariser la ville ainsi que l’aéroport de Goma dans les 24 heures qui suivent. Que va donc faire le SEAE face à une telle situation désastreuse ? D’autant que le Rwanda, bombardé par l’armée régulière congolaise, et l’Ouganda, pourraient bien entrer dans le conflit. Les civils en paieront le prix.

Ashton arrivera-t-elle à trouver un compromis pour mettre le gouvernement congolais et le M23 autour de la table des négociations ? Ce n’est pas aussi simple. En effet, le gouvernement congolais refuse de négocier avec le M23, qui est, pour lui, une invention du Rwanda.

Ashton va-t-elle continuer à s’inquiéter indéfiniment du sort des populations civiles dans ces déclarations, et à pousser les casques bleues à les protéger par la force ? Elle prendrait ainsi le risque de rendre le M23 plus violent, ce qui aurait des conséquences encore plus désastreuses pour les civils, produisant ainsi l’effet contraire.

De plus, sa déclaration à l’issue du Conseil du lundi 19 novembre montre toute la difficulté qu’il y a à gérer cette situation.

Le SEAE est donc face à un défi difficile à relever : tenter de cordonner les politiques étrangères pour que l’Europe puisse parler d’une seule voix.



SOURCES :

Sites institutionnels : http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/EN/foraff/133548.pdf

Blogs : http://blogs.rue89.com/chaos.RDC/2012/11/19/rdc-meme-les-mamas-meme-les-enfants-se-battront-228967

Presses : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/11/19/97001-20121119FILWWW00422-congo-les-rebelles-veulent-negocier.php

Think thanks : http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-184

Fondation politique : http://www.jean-jaures.org/Soutien-a-la-democratie-dans-le-monde/Afrique/Preparation-aux-campagnes-electorales-presidentielle-et-legislatives-de-novembre-2011