Les négociations pour la signature d’un accord ne sont jamais un parcours de santé, cependant celles qui ont menées à la participation d’Israël dans le programme Horizon 2020 ont été particulièrement tortueuses. Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, et Tzipi Livni, ministre de la justice israélienne, ont signé mardi 26 novembre 2013 l’entrée d’Israël dans le programme Horizon 2020. Ce programme concentre les financements européens concernant la recherche et l’innovation. Trois branches distinctes le composent : l’excellence scientifique, le « leadership » industriel, et les défis sociétaux.

Ce qu’on retient de cet accord ? Que les deux parties en présence sont en désaccord. En effet, Israël a fait part de son mécontentement face à la position de l'Union européenne. Cette dernière a en effet bataillé pour l’instauration de « lignes directrices » afin de signifier sa condamnation de l’occupation des colonies israéliennes. Il s’agit pour rappel du plateau du Golan, de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza, qui sont occupés depuis la guerre des Six Jours de 1967 opposant l’État hébreu à l’Egypte, la Jordanie, et la Syrie. Le Service européen d’action extérieure, à travers la voix de Catherine Ashton, avait réitéré la condamnation de cette occupation revenue sur le devant de la scène lorsque Israël avait annoncé en novembre son intention d’étendre ses colonies dans Jérusalem-Est. Occupés illégalement ou non selon le point de vue que l’on adopte, ces territoires ont été la cause de nombreuses frictions ces quarante dernières années.



Cet accord marque la victoire des scientifiques sur les politiques israéliens. En effet, ces derniers refusaient les « lignes directrices » de l’Union européenne, car elles signifient que les colonies ne pourront bénéficier des financements prévus par Horizon 2020. On a donc vu l’émergence de deux camps : ceux qui acceptaient les « lignes directrices », avec en premier lieu la ministre de la justice, qui mettait en garde contre l’isolement israélien en cas de refus, les milieux scientifiques, et finalement Benyamin Netanyahou, qui a fini par céder face à leurs arguments. De l’autre côté, le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman et de nombreux politiques qui considèrent ces clauses comme inadmissibles et ont lutté contre leur inclusion dans l’accord.

Ce programme, dont le lancement est fixé au 1er janvier 2014, permettra à Israël de bénéficier de 500 millions d’euros pour financer la recherche et l’innovation. De plus, dans leur déclaration commune, Catherine Ashton et Tzipi Livni assurent qu’il s’agit d’un grand pas en avant dans l’intégration de l’État d’Israël dans l’espace européen de la recherche. Cependant, l’instauration des « lignes directrices » ne serait-elle pas l’amorce de sanctions plus dures de l'Union visant l’occupation israélienne ?

Sources :

- Sites institutionnels http://eeas.europa.eu/statements/docs/2013/131126_05_en.pdf

- Presse française http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/11/27/l-ue-et-israel-parviennent-a-un-accord-de-cooperation-scientifique_3520801_3214.html

- Presse internationale http://www.theguardian.com/world/2013/nov/26/israel-eu-science-programme-settlement-boycott

http://www.lalibre.be/actu/international/presse-par-ses-scientifiques-le-pouvoir-israelien-transige-face-a-bruxelles-5296c9063570386f7f363acc

http://www.euronews.com/newswires/2230138-israel-eu-reach-research-deal-finessing-settlement-issue/