Cuba-UE.png


Le 12 décembre 2016 marquera un tournant dans l’histoire des relations entre Cuba et l’Union Européenne. C’est en effet un accord de dialogue politique et de coopération qui a été signé entre le bloc européen et l’île par le biais de la Haute Représentante de l’Union Européenne aux Affaires Etrangres et de Sécurité Frederica Mogherini et du Ministre Cubain des Affaires Etrangères Bruno Rodriguez Parilla.

L'accord, qui comporte trois grands chapitres portant sur le dialogue politique, la coopération et les échanges commerciaux, est le premier accord jamais signé entre Cuba et l’Union Européenne. L’île était par ailleurs le seul pays d’Amérique Latine à n’avoir jamais signé d’accord ou de traité avec le bloc européen, ce qui ajoute à l’importance de cette étape entre les deux entités.

Par cet accord, il s’agira de normaliser le cadre des négociations entre Cuba et l’Union Européenne, en apportant un réel cadre juridique à leurs futures relations. Pour atteindre un consensus, il aura fallu pas moins de sept cycles de négociations, qui se sont étendus d’avril 2014 à mars 2016. La signature de l’accord intervient par ailleurs tout juste deux semaines après la mort de l’emblématique Fidel Castro, symbole d’une idéologie politique qui régnait en maître sur l’île. C’est d’ailleurs le chapitre sur le dialogue politique qui fut le plus complexe dans les négociations, puisqu’il comporte l’épineuse question des Droits de l’Homme, de la démocratie et des libertés fondamentales. Pour Frederica Mogherini, l’accord relève d’"un pas historique (...) qui marquera le début d'une nouvelle phase des relations bilatérales ». Bruno Rodriguez Parilla, dont l’enthousiasme est moins éloquent, parle de la conclusion d'"un processus dynamique qui n'a pas été exempt de complexité, un processus dans lequel persistent des différences sur certains sujets que nous pouvons régler d'un commun accord". Tout porte à croire qu’il fait ici référence au chapitre du dialogue politique, un point sur lequel l’Union Européenne souhaite justement continuer à négocier dans le futur des relations avec Cuba.

A la demande de Cuba pour faciliter les relations futures et les inscrire dans une nouvelle ère, Le Conseil Européen a par conséquent abrogé la position commune de l'UE sur Cuba datant de 1996, dont le principal objectif consistait justement à encourager la transition vers une démocratie et le respect des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales. C'est un point qui sera renégocier dans des circonstances différentes, et qui s'inscrira alors dans ce nouveau cadre juridique porté par l'accord signé le 12 décembre.



Pour son entrée en vigueur, l’accord devra d’abord être soumis aux ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE, en amont d’une ratification par les gouvernements du bloc européen. La France, qui a fait de ses relations avec l'Amérique latine et les Caraïbes un des axes prioritaires de sa politique étrangère, a été, avec les Pays-Bas, le principal promoteur de cette amorce dans les relations avec Cuba. Cela ne laisse donc que très peu de doute sur la volonté de Paris de ratifier cet accord.


Sources :

  • Euronews : http://fr.euronews.com/2016/12/12/normalisation-des-relations-entre-l-ue-et-cuba
  • Europa – Site officiel du Conseil Européen : http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2016/12/06-eu-cuba-relations/
  • L’Express : http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/cuba-et-l-ue-signent-un-accord-pour-normaliser-leurs-relations_1772600.html