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En moins de trois ans il a été possible, grâce à l’engagement des Etats membres, des scientifiques et des industriels, de commencer à réaliser ce projet. Le portail, qui avait été proposé en avril 2016 par la Commission et qui a été formellement lancé le 26 novembre à Vienne, sera prêt en 2020. Un budget de 600 millions d’euros lui a été accordé dans le cadre du programme de recherche et d’innovation européenne « Horizon 2020 ».

Au cœur de cette initiative il y a la recherche et l’innovation, mais également et surtout la volonté des acteurs de mettre en commun les données scientifiques pour que tout le monde puisse les exploiter en faveur du progrès scientifique. En effet, il donnera accès à 1,7 millions de chercheurs et à plus de 70 millions de professionnels des secteurs scientifique, technologique, des sciences humaines et sociales, à une énorme base de données. Plus précisément, à l’intérieur du Cloud on trouvera quatre types de données : des données trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables (FAIR : findable, accessible, interoperable and reusable).

Il n’empêche que pour le moment il n’y a toujours rien de concret. Le portail n’existe pas encore et il faut mettre en place une structure d’organisation pour le gérer. Un Conseil de gouvernance devra être nommé et sera présidé par la Commission. Chaque Etat membre devra désigner un membre du Conseil. Celui-ci aura la compétence pour élaborer des stratégies et des plans de travail annuels et pourra définir les normes pour participer au Cloud.

Le problème que rencontre les chercheurs et scientifiques c’est qu’il existe aujourd'hui une véritable fragmentation des données. Les données sont là, elles sont nombreuses, mais elles sont dispersées, donc les scientifiques ont du mal à les retrouver et arrivent difficilement à s’en servir pour effectuer d’autres recherches. Par conséquent, il était nécessaire de trouver une solution. Avec la mise en place d’un Cloud, créé expressément pour cumuler toute la data, les chercheurs et scientifiques n’auront qu’à se rendre sur ce portail et ils trouveront toutes les informations existantes et disponibles qu’ils cherchent.

Pendant les deux dernières années, il a déjà été possible de démontrer que ce système sera capable d’atteindre des résultats importants. En effet, Giampaolo Coro, chercheur au Conseil national de recherches d’Italie à Pise, a utilisé un prototype du Cloud pour voir où allait se diriger un poisson toxique qui est en train de dévaster la pêche dans la Méditerranée. Le chercheur italien a fait recours à environ sept outils du EOSC et a découvert que ce poisson devrait arriver en mer Noire durant les cinq prochaines années. Sans ces outils, il aurait probablement fallu un an pour arriver à cette conclusion, surtout à cause de la collecte des données qui est très longue et nécessite de beaucoup de temps.

Il semble que la rapidité soit donc l’un des grands avantages du EOSC, comme l’a affirmé Shaun de Witt du Culham Centre for Fusion Energy, le laboratoire national de recherche sur la fusion du Royaume-Uni. Ainsi, de Witte cherche à comprendre si les outils du Cloud peuvent être utilisés aussi dans le cadre du projet ITER, le plus grand réacteur à fusion du monde actuellement en construction dans le sud de la France. Le Cloud permettrait de réduire le temps (de plusieurs mois ou semaines à seulement quelques jours) que les simulations ou les modèles mettraient pour fonctionner normalement dans un superordinateur local.

Le European Open Science Cloud représente une évolution importante et quand il sera définitivement mis en place et qu’il fonctionnera, il constituera un atout de l’Union Européenne qu’il faudra exploiter au maximum pour le bien des tous.

Sources :

Europa.eu : "Le nuage européen pour la science ouverte devient une réalité"

Actuia.com : "La Commission européenne présente European Open Science Cloud, sa solution cloud pour la recherche scientifique"

Clubic.com : "La Commission européenne lance un portail open data pour la recherche scientifique"

Datanews.levif.be : "Feu vert pour le nuage scientifique européen"

Fasi.biz : "Innovazione - via al portale del cloud UE per la scienza aperta"

Impresacity.it : "Lo European Open Science Cloud è realtà"

Phys.org : "Digital 'coffeehouse' to spark new scientific ideas now ready for use"