Après six mois de présidence finlandaise, c'est au tour de la Croatie, dernier Etat à avoir rejoint l'UE, d'assurer la présidence tournante du Conseil de l'Union Européenne.

La présidence du Conseil de l’UE est assurée à tour de rôle par chaque Etat membre, en fonction d’une liste préétablie. Chaque ministre rattaché au gouvernement de l’Etat en charge de la présidence dirige les travaux et organise les réunions du conseil des ministres de son domaine de compétence.

Pendant sa période de gouvernance du Conseil de l'UE, la Croatie sera confrontée à un évènement sans précédent : le Brexit. En effet, après de nombreux reports, la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne devrait normalement être effective à compter du 31 janvier. Celle-ci sera suivie d'intenses négociations portant notamment sur les relations commerciales, auxquelles le Conseil sera associé. A l'inverse, la présidence croate devra également faire face à la question d'un potentiel élargissement de l'UE vers les Balkans. A ce jour, quatre pays de la zone ont déposé une candidature pour entrer dans l'Union : la Serbie et le Monténégro, pour qui les négociations ont commencé, ainsi que l'Albanie et la Macédoine du Nord, bloquées par un veto du chef d'Etat français lors du Conseil Européen en octobre. Un sujet auquel le pays devrait être particulièrement sensible au vu de sa proximité géographique avec les pays candidats à l'adhésion.

D'un point de vue plus technique, la présidence croate sera chargée d'un autre dossier d'importance majeure, à savoir l'élaboration budget de l’UE pour le cadre financier pluriannuel 2021-2027. La Croatie a d’ores et déjà annoncé les domaines auxquels elle souhaitait accorder la priorité : le développement des infrastructures de transports, le numérique et la cybersécurité, ainsi que les politiques visant à favoriser la croissance démographique et la cohésion. Afin que ces politiques puissent être mises en œuvre, le pays espère pouvoir faire accepter à la Commission un budget assez conséquent. Cependant, cette tâche risque d’être fortement compliquée par la sortie du Royaume-Uni, une des principales puissances économiques européennes, qui se traduira par une réduction non négligeable du budget de l’Union, à laquelle les Etats membres vont devoir pallier.

Cette nouvelle fonction politique intervient dans un contexte particulier pour la Croatie, puisque des élections avaient lieu les 22 décembre et 5 janvier dans le pays et qu’à l’issue de celles-ci, la Présidente conservatrice sortante, Kolinda Grabar-Kitarović, a été battue par le candidat social-démocrate Zoran Milanović. Ce résultat semble de bon augure pour la présidence croate du Conseil, puisque le nouveau Président élu est connu pour son attachement à l'Union Européenne. Il avait notamment accompagné son pays vers l'entrée dans l'Union en tant que Premier Ministre en 2011.

Sources

https://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/1577909162-brexit-et-elargissement-priorites-de-la-presidence-croate-de-l-ue-ministre

https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Croatie-defi-budget-europeen-durant-presidence-lUE-2019-1 2-31-1201069140

https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/revue-de-presse-croatie-le-social-democrate-zoran-milanovic-elu-president.html