Institution intergouvernementale en fonction depuis 1949, le conseil de l’Europe tend principalement à garantir et promouvoir les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit sur le territoire européen. Souvent associé à tort à l’Union européenne, le Conseil de l’Europe est une institution bien distincte qui fonctionne indépendamment de cette dernière. Présidé ses six derniers mois par l’Irlande, il a été très actif, notamment dans le champ de la protection des droits de l’homme, mis en péril par la guerre qui se déroule actuellement sur le continent européen.



Le comité des ministres, l’organe décisionnel du Conseil de l’Europe, a annoncé le 7 novembre qu’un quatrième sommet des chefs d’états et de gouvernements se déroulera prochainement en Islande. Ce quatrième sommet répond à l’urgence qui découle de la situation ukrainienne. En effet, le Conseil de l’Europe s’est engagé et a soutenu à plusieurs reprises l’Ukraine en excluant par exemple la Russie de ses membres. Cette décision d’organiser un quatrième sommet fait suite à un rapport du Groupe de réflexion de haut niveau sur l’avenir du Conseil de l’Europe, dans lequel était formulé trente recommandations pour répondre aux problématiques posées par la guerre en Ukraine.

Ce quatrième sommet aura lieu pas moins de dix-huit ans après le troisième, puisque la dernière édition avait eu lieu en mai 2005. C’est donc un événement rare qui, en réunissant les quarante-six chefs d’états et de gouvernements, vise à renforcer le poids du conseil de l’Europe et mettre en avant le rôle essentiel qu’il joue.

La secrétaire générale du conseil de l’Europe, Marija Pejčinović Burić, félicite dans un tweet la prochaine tenue du sommet, et ce qu’elle sous-entend.

Plus qu’un rassemblement pour parler des conséquences de la guerre, ce sommet sera surtout l’occasion pour les Etats membres de garantir et renouveler, entre eux durant ce rassemblement, mais également au sein de leurs propres pays, les engagements et les valeurs de l’organisation tels que le renforcement de la coopération entre pays membres ou encore la préservation des droits de l’homme.



Il est en effet essentiel dans la situation actuelle de les mettre en avant de nouveau. Le président du comité des ministres, Simon Coveney, a déclaré que « jamais, depuis notre vivant, l’Europe n’a eu autant besoin de sa conscience ». Plus qu’une simple réunion, c’est une décision historique visant à unifier et à redonner un second souffle à l’avenir du gardien des droits de l’homme et de la démocratie.

Le continent européen étant plus que jamais touché par la guerre et les conflits, la décision du Conseil de l'Europe de se rassembler afin de se remémorer pourquoi l’organisation a été créée et quelles valeurs l’animent semble ainsi tout à fait nécessaire. On suivra donc avec une attention toute particulière les discussions du 16 et 17 mai prochain, et les décisions et évolutions qu’elles entraîneront.

Sources :

https://www.coe.int/fr/web/portal/-/4th-summit-of-heads-of-state-and-government-of-the-council-of-europe https://www.coe.int/fr/web/portal/-/irish-presidency-welcomes-publication-of-report-on-the-future-of-the-council-of-europe https://www.coe.int/fr/web/portal/-/summit-in-reykjavik-to-renew-the-conscience-of-europe- https://www.coe.int/fr/web/portal/full-news/-/asset_publisher/y5xQt7QdunzT/content/taking-stock-of-ireland-s-presidency? Lien du tweet : https://twitter.com/MarijaPBuric/status/1589685460850606080