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L'une des priorités de la Commission européenne pour l'année 2016 était sa lutte contre l'antisémitisme et l'islamophobie. C’est en décembre 2015 quand deux coordinateurs ont été officiellement nommés pour la première fois chargées du poste de ‘coordinateur chargé de la lutte contre la haine antimusulmane en Europe’. David Friggieri, ancien fonctionnaire de la Commission européenne depuis 2003 avec son homologue Katharina von Schnurbein, devrait initier des actions visant à promouvoir la culture des communautés musulmanes, grâce au dialogue et au respect de leurs droits fondamentaux dans une société choquée par les attentats de Paris à l'époque.

Mais ce poste de « coordinateur de la haine antimusulmane en Europe » est resté vacant depuis juillet 2021. C'est lors d'une résolution rédigée en novembre de cette année que le Parlement européen s'est adressé à la Commission lui demandant de « passer rapidement au recrutement ».

Jusqu'à présent, aucun responsable n'a donné de précisions sur la date envisagée pour la nomination d'un coordinateur contre la haine antimusulmane, ni l'exécutif européen n'a encore bouclé le processus de recrutement pour trouver le "bon candidat", précise-t-on. Mais en même temps, même si le poste est actuellement vacant, les actions en cours sont menées sous l'égide de la Direction générale de la justice et des consommateurs. Précisons que la lutte contre l'islamophobie et les discriminations envers les musulmans s'inscrit également dans le plan quinquennal européen (2020-2025) de lutte contre le racisme.

Journée internationale contre l'islamophobie

L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution désignant le 15 mars comme la "Journée internationale contre l'islamophobie". La résolution, qui a été proposée par le Pakistan, une république islamique de plus de 173 millions de musulmans, a été adoptée par consensus par les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Certains États membres, dont la France fait partie, n'ont pas approuvé l'utilisation du terme "islamophobie", qui n'a pas de définition convenue en droit international. "Cette formule laisse entendre que c'est la religion qui est protégée en tant que telle et non les croyants", explique Nicolas de Rivière, représentant de la France à l'ONU.

Le Conseil européen n'est pas clair sur Twitter.

Dans une campagne de sensibilisation anti-musulmane au discours de haine lancée sur le compte Twitter du Conseil de l'Europe, on voit des photos et des vidéos aux tons pastel de jeunes filles découvertes d'un côté et voilées de l'autre, toutes souriantes, entourées de plusieurs slogans, dont : "Mon hijab, mon choix", "La beauté est dans la diversité comme la liberté dans le hijab" ou "Apportez de la joie, acceptez le hijab".

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Dire que la liberté ne se trouve que dans le hijab en est une autre. Est-ce là le rôle du Conseil de l'Europe ? En revanche, François-Xavier Bellamy, député européen LR, voit notamment dans cette vidéo "un symptôme parmi d'autres d'un mouvement très grave, qu'il ne faut pas prendre à la légère, où se mêlent entrée, complaisance et déviation ».

Les tweets ont été supprimés mardi soir, mais des visuels de la campagne apparaissent toujours sur le site du Conseil de l'Europe. Mais Julia Mozer, membre du projet "We Can" nous assure que : "Ces tweets reflétaient les déclarations faites individuellement par les participants à l'un des ateliers du projet, usant de leur liberté pour exprimer leur identité et leurs opinions abondantes". Conseil de l'Europe avec Marianne. Ils ne représentent pas la position du Conseil de l'Europe ou de son Secrétaire Général. Par conséquent, ces tweets ont été supprimés et nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet."

Les musulmans dans l'Union Européenne.

Après les chrétiens les musulmans constituent le deuxième groupe religieux le plus important de l’Union. D’après une estimation fournie en 2017 par le Pew Research Center, ils représentent environ 5 % de la population en Europe, dont près de la moitié vit dans deux États membres, à savoir la France et l’Allemagne. Le Pew Research Center prévoit que ce pourcentage devrait passer à près de 10 % d'ici 2050.

Selon des études, de nombreux musulmans sont victimes de discrimination et de harcèlement dans l'UE. C'est le terme « islamophobie » qui est le plus souvent utilisé pour désigner ce phénomène complexe considéré par de nombreux chercheurs comme une forme de racisme qui découle de la construction d'un groupe social comme une race à laquelle sont attribués un certain nombre de caractéristiques et de stéréotypes.

Le respect fondamental des droits de l'homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, est l'une des valeurs sur laquelle est fondée l'Union européenne (article 2 du traité sur l'Union européenne) et le Conseil a pour mandat de lutter contre la discrimination (article 19 du traité sur le fonctionnement de l'UE, "TFUE"), y compris la discrimination raciale et religieuse ( Article 10 TFBE).

Sources :

https://www.saphirnews.com/La-Commi...

https://www.europarl.europa.eu/RegD...

https://www.marianne.net/societe/la...