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Cette année fut marquée par de nombreux déplacements au sein de l’Europe, notamment depuis le 24 février 2022, lancement de l’attaque armée russe contre l’Ukraine, ce qui a provoqué un flux sans précédent de réfugiés. En effet, on comptait déjà près de 7,5 millions de réfugiés ayant fui l’Ukraine en mai 2022, dont plus de 90% étaient des enfants et des femmes. Ainsi, cela fait écho au sujet choisi par le Conseil de l’Europe et la publication des orientations sur la manière de mieux protéger les enfants contre les exploitations et les abus sexuels.

En effet, tous les enfants sont particulièrement vulnérables à la violence aux abus et à l'exploitation sexuelle, notamment à la traite à des fins d'exploitation sexuelles ainsi qu’aux risques de disparition. De ce fait, le Conseil de l'Europe ne prend pas ce sujet à la légère et a choisi de lancer ce Manuel sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels dans les situations de crise où d'urgence. La vie d'un enfant étant déjà gravement perturbée et affectée lors des déplacements lorsqu'il quitte le foyer auquel il a été habitué et lorsqu'il est déplacé, il en va de la responsabilité du Conseil de l'Europe de tout mettre en œuvre pour préserver au maximum et le bien-être de ses enfants migrants.

« Il existe un risque accru de disparition d’enfants lorsqu’ils sont en déplacement, y compris dans les structures d’accueil, chargées de les protéger. Ce manuel met en lumière différents défis, dont celui-ci, et la manière de les relever », a déclaré Leyla Kayacik, représentante spéciale de la Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe sur les migrations et les réfugiés.

Ce Manuel s'appuie sur les conclusions de la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, d’après le Comité de Lanzarote, notamment sur son cycle de suivi urgent concernant la protection des enfants touchés par la crise des réfugiés contre l'exploitation et les abus sexuels. Il se compose de nombreux exemples de mesures concrètes et précises pouvant être mises en place ou améliorées dans les États membres. Il comprend également les descriptions de nombreuses pratiques essentielles, qui ont été mises en avant dans plusieurs domaines au niveau national. C’est le cas par exemple de la disponibilité des services d'assistance téléphonique ou encore d'autres services de soutien pour les enfants, comme la coordination entre les agences responsables de la migration et de la protection de l'enfance, la collecte de données et le phénomène des enfants disparus. Ce sont donc les principales obligations que les Etats membres de Conseil de l’Europe se doivent de tenir pour protéger les enfants réfugiés.

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A ce sujet, le 10 mars dernier, le Comité de Lanzarote a publié une déclaration appelant à protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, à la suite de l’agression militaire russe contre l’Ukraine. Il énonce notamment la nécessité de « veiller aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant en toutes circonstances » et à « agir contre le risque d’exposition à l’exploitation et aux abus sexuels spécifique aux enfants migrants et réfugiés ».

De fait, cette nouvelle publication contribue à la mise en œuvre du plan d'action du Conseil de l'Europe sur la protection des personnes vulnérables dans le contexte des migrations et de l'asile en Europe, établi sur la période 2021 à 2025. Plus largement, il participe à la stratégie du Conseil de l'Europe pour les droits de l'enfant, projet établi entre 2022 et 2027.

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