Logo de la présidence Suédoise du Conseil de l'Union Européenne - Site officiel de la présidence suédoise du Conseil de l'UE (2).

Tout d'abord, si la dernière présidence suédoise du Conseil était marquée par de nombreux défis, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne et une période de forte crise économique, cette nouvelle présidence du pays nordique fait face à des enjeux d’une nature nouvelle.



En effet, comme le décrivait en octobre dernier Le Monde, à la suite d’élections dans le pays la coalition au pouvoir s’est retrouvée obligée de s’appuyer sur une alliance avec l’extrême droite, le parti des Démocrates de Suède. Cependant, si le mouvement a retiré la sortie du pays de l’UE de son programme, Les Échos rapportent qu’« une annexe secrète au contrat de coalition qui lie les quatre partis qui soutiennent le gouvernement, révélé par le site internet suédois Altinget, prévoit que le parti d'extrême droite sera consulté sur une grande partie des questions européennes ». Ces éléments posent question sur les positions du pays durant sa présidence notamment avec la priorité indiquée pour la finalisation du « nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile » comme le décrit Euractiv(1).


La sécurité européenne comme un enjeu majeur



L’agression russe en Ukraine et l’adhésion nouvelle de la Suède à l’OTAN, après une longue période de flou liée au non-alignement et à la neutralité du pays, marque une période nouvelle dans la place du pays dans la sécurité mondiale. « La Suède prend la présidence à un moment où la guerre fait rage en Europe. L’invasion de l’Ukraine par la Russie fait que la politique étrangère et de sécurité commune figurera parmi les priorités de l’UE durant la présidence suédoise »(2). Dès le premier point du programme de la présidence Suédoise (en écho à l’agression russe en Ukraine), la sécurité s’affiche comme un moteur avec l’idée de continuer la contribution européenne en Ukraine, de pousser à la mise en place d’une « plateforme internationale pour coordonner le soutien à la reconstruction »(3), mais également l’idée de continuer les sanctions envers la Russie.

La défense d’une UE libérale : marché commun et dette contenue



Cependant, si la sécurité est présentée comme l’enjeu majeur de la présidence suédoise, la Suède affiche, dans un contexte de nécessaire relance économique, comme le rapporte 20minutes : « la forte volonté de promouvoir le libre-échange et d’écarter tout réflexe protectionniste »(4). Ainsi, en grand défenseur du libre-échange, la Suède affiche des objectifs clairs en la matière, avec l’idée que « l'UE doit continuer à offrir les meilleures conditions possibles pour que l'économie soit saine, ouverte et fondée sur la libre concurrence, les investissements privés et une numérisation réussie »(5). Le programme affiche l’ambition de poursuivre les négociations en matière d’accords de libre-échange de nouvelle génération, notamment avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Indonésie, l’Inde, le Mexique, le Chili et le Mercosur. Avec notamment l’espoir d’une véritable relance des négociations avec l’Inde, neuvième partenaire commercial(6) de l’UE pour qui les négociations dans l’impasse depuis 2013 viennent d’être relancées en 2021(7).

La question de la rigueur budgétaire est aussi à l'ordre du jour. En effet avec 20 pays qui dépassent cette année les 3% du produit intérieur brut (PIB) de déficit maximum imposé par l'UE, le premier ministre Suédois, compte continuer la tradition de frugalité du pays comme le rapporte La Tribune : ""Le temps des plans de relance arrive à sa fin, à présent l'heure est venue de mettre en place une stratégie de sortie" et ce "en particulier pour les pays qui ont de très gros déficits"(8).



L’enjeu climatique relégué comme enjeu de seconde classe



L’environnement est relégué en troisième position derrière la sécurité et la compétitivité économique. Dans ce contexte, si les présidences française et tchèque ont été marquées par de réelles avancées en la matière, avec notamment un accord pour une taxe carbone aux frontières mais également une réglementation sur la déforestation importée, la présidence suédoise semble marquée par d’autres objectifs.

Sources et références :