En octobre dernier, l’ile de Lampedusa a connu l’un des pires revers de l’immigration clandestine de son histoire : une embarcation qui transportait environ 500 individus a fait naufrage. Seul un tiers de celle-ci a survécu. Ce drame a suscité beaucoup de réactions et notamment celle de l’Union européenne.

« Il y a deux mois, la tragédie de Lampedusa suscitait une immense vague d’émotion qui a submergé toute l’Europe : un chœur de voix s’est élevé pour appeler à l’action, afin d’éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise à l’avenir Aujourd’hui, nous mettons sur la table des mesures et des propositions en vue d’apporter une véritable réponse européenne qui peut changer les choses.». Sur ces paroles, Cécilia Malmström, la commissaire européenne aux affaires intérieures, a présenté le 04 décembre 2013, un plan d’action de l’Union Européenne pour mieux gérer et aider les demandeurs d’asile. Ce plan comporte une stratégie commune : mieux surveiller les routes maritimes afin de pouvoir détecter les navires en difficultés. Il a par la suite été présenté au Conseil européen du 19 et du 20 décembre 2013. 38 mesures concrètes se répartissent en cinq domaines principaux : « la surveillance des frontières pour aider à sauver des vies ; l’assistance et la solidarité ; la lutte contre la traite des êtres humains et la criminalité organisée ; la protection régionale, la réinstallation et les possibilités d’immigration légales en Europe et les mesures faisant l’objet d’une coopération avec des pays tiers ». Ainsi, sont prévues des actions telles que la surveillance aérienne et maritime des bateaux avec une assurance, pour les capitaines et navires marchands qui auraient secouru des clandestins, de ne pas être sanctionné. La Commission européenne prévoit de plus, un soutien financier plus important pour les États-Membres qui font face au plus grand nombre de demandes d’asile. Le renforcement de la coopération et des échanges d’informations entre pays membres de l’Union est aussi une mesure phare. Le Conseil européen s’est montré en total accord avec la Commission européenne. En effet, il a dans ses conclusion « réaffirmé sa détermination à réduire le risque de voir de nouvelles tragédies de ce type se reproduire à l’avenir ». Les mesures seront donc mises en place progressivement. Celles-ci feront l’objet d’un suivi régulier par le Conseil.

Malgré tout, ce plan d’action suscite quelques réticences. En effet, plusieurs opérations peuvent avoir des retombées négatives, notamment le fait que la Commission soit prête à étudier des possibilités permettant aux demandeurs d’asile d’accéder au territoire européen sans mettre leur vie en danger. Cela encouragerait des individus qui n’en auraient pas réellement besoin à faire des démarches. Autre risque, que les organisations de passeurs décident de ne faire embarquer les clandestins seulement lorsque FRONTEX (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne) sera en patrouille. L’inconvénient majeur reste tout de même les 14 millions d’euros par an rajoutés au budget de l’agence.

La balance doit se faire entre vouloir satisfaire les besoins des migrants et protéger l’intégrité du territoire européen. Mais une fois encore, l’Union européenne se retrouve divisée : Europe de liberté ou Europe forteresse ?

SOURCES :
- http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-25215691
- http://europa.eu/rapid/press-release_IP-13-1199_fr.htm
- http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/12/04/97001-20131204FILWWW00435-immigration-l-ue-presente-un-plan-d-actions.php
- http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/jha/139938.pdf
- http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/affaires_europeennes/Conclusions_CE/bruxelles_dec2013.pdf