Les ministres européens du Commerce ont donné mandat mercredi 29 novembre à la Commission européenne pour ouvrir des négociations avec le Japon qui devraient conduire à terme à la conclusion d’un accord de libre échange. C’est une aubaine pour l’Union qui ne manque pas de souligner les bénéfices apportés, l’occasion selon le commissaire européen en charge du Commerce, Karel De Gucht, de faire gagner d’environ un point de pourcentage la croissance économique de l’UE, d'augmenter les exportations européennes vers le Japon et de créer plus de 400000 emplois. Ce nouveau marché suscité l'enthousiasme auprès des marques japonaises mais aussi dans l'Union européenne, de secteurs comme les industries agroalimentaires, chimiques et pharmaceutiques, mais aussi les services et les technologies de l'information. En revanche, il n'est pas partagé par le secteur de l’automobile européen, et notamment l'Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) qui, elle, entrevoit le début de la fin. Ils se souviennent d’un précédent accord de libre échange avec la Corée du Sud qui avait renforcé la concurrence en augmentant les importations automobiles vers l’Europe et mettant selon eux les constructeurs européens en difficulté.

Cette fois, ce problème serait évité. Plusieurs pays, l'Espagne, l'Italie, la Roumanie, la Slovaquie, la France et dans une moindre mesure l’Allemagne, se sont alliés afin de mettre en place une clause de sauvegarde qui devrait les protéger en cas de déséquilibre constaté. Selon les constructeurs européens, cette clause n’est pas gage de confiance  « puisque l'accord avec la Corée du Sud présentait déjà une clause similaire... ». Nicole Bricq, ministre française du commerce extérieur, a néanmoins répondu jeudi sur le fait que celle qui s'appliquerait au Japon en cas d'accord serait au contraire "opérationnelle». Le Japon devra nécessairement consentir à faire des efforts pour lever ses barrières tarifaires afin que les échanges puissent être opérés équitablement avec les pays de l'Union européenne.

On ne peut reprocher à l’Union européenne de ne pas essayer de chercher des solutions à la crise économique. C’est l’objet même de la signature de ces accords de libre échange. Néanmoins cette libéralisation du commerce à également un prix qui s'annonce élevé pour certains pays. Certains secteurs fragiles, notamment celui de l'automobile, auraient préféré une autre stratégie favorisant un protectionnisme fort de l’Union européenne. Cette dernière prend des risques en mettant en péril un secteur clé de son économie. On ne peut douter que ces négociations seront longues et sûrement troublées par les craintes de ce secteur menacé qui perd confiance envers l'Union européenne.

Sources:

http://news.autoplus.fr/news/1461387/Accord-libre-%C3%A9change-Japon-UE-secteur-automobile-Cor%C3%A9e-du-Sud-Commission-europ%C3%A9enne

http://www.lepoint.fr/auto-addict/actualites/accord-de-libre-echange-ue-japon-les-27-prets-a-lancer-les-negociations-29-11-2012-1534941_683.php

http://www.challenges.fr/economie/20121129.CHA3715/l-ue-va-discuter-avec-le-japon-d-un-accord-de-libre-echange.html

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/commerce-l-ue-va-negocier-avec-le-japon-mais-veut-proteger-ses-voitures-29-11-2012-2366307.php

http://www.consilium.europa.eu/homepage/highlights/towards-a-free-trade-agreement-with-japan?lang=fr