Bien que seuls deux pays membres de l’Union européenne (UE) soient directement impliqués dans l’accord, l’UE avait su se montrer présente lors des négociations avec la participation de la Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangers et la politique de sécurité commune Federica Mogherini. Cette dernière avait alors adopté le rôle de médiatrice entre le chef d’Etat Iranien nouvellement élu Hassan Rouhani et les puissances occidentales, donnant par la même occasion l’image d’une Europe unie dans ses relations diplomatiques avec le Moyen-Orient. Mme Mogherini a été l’une des personne les plus visible médiatiquement lors de cette accord, éclipsant ainsi quelque peu, le rôle pourtant principal des Etats-Unis, très présents dans l’affaire. C’est donc elle qui s’est retrouvé sur le devant de la scène en ce début d’année, afin d’annoncer dans une déclaration conjointe avec Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien, la levée des sanctions occidentales contre l’Iran, endossant pour l’occasion, non pas le rôle de représentante de l’UE, mais de toutes les puissances signataires.

L’accord de Vienne prévoyait en effet que sous réserve d’un contrôle étroit des installations nucléaire et une limitation de leur utilisation pour une quinzaine d’années, les sanctions occidentales, en grande partie mises en œuvre contre l’Iran par les Etats-Unies et l’UE après 2010 seraient levée. Ces sanctions concernaient majoritairement les secteurs de la finance, de l’énergie et du transport et comprenaient le gel d’avoirs iraniens à l’étranger d’une valeur approximative de 135 milliards d’euros. Afin d’empêcher le développement d’un programme nucléaire militaire, l’accord prévoit ainsi que l’Iran ne peut plus enrichir d’uranium au-delà de 3,67%, l’uranium dépassant ce taux doit être dilué ou exporté. Les sites de productions sont limités et contrôlés. La production de plutonium est également limitée avec le démantèlement et la reconversion du réacteur à eau lourde du site d’Arak. Enfin un contrôle est étroitement exercé sur les activités nucléaires du pays. C’est l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un organe de l’ONU, qui a été chargée des contrôles et a émis un premier avis sur le respect des premières conditions de l’accord par l’Iran samedi dernier.

Dans cet esprit de réconciliation, un échange de prisonniers entre l'Iran et les Etats-Unis a également été annoncé quelques heures après la levée des sanctions. Cependant, certains restent dubitatifs face à ces avancées. L'avocate, prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi rappelle notamment la présences de prisonniers iraniens toujours détenu arbitrairement par le régime. D'autres, comme Israël, expriment quant à eux, leurs doutes sur la réelle efficacité des mesures et des contrôles exercés qui ne modifient pas les velléité d’armement nucléaire de l'Iran sur le long terme. Enfin, d’autres encore, sont plus préoccupés par les conséquences économiques de la levée de ces sanctions qui va libérer un stock important de pétrole iranien à l’exportation alors que le baril de pétrole est déjà au plus bas (30 dollars le baril). S’il risque d’être néfaste pour les pays exportateurs comme l’Algérie, c’est moins le cas de l’Europe qui va pouvoir bénéficier de nouveaux du pétrole et gaz iraniens dont elle était privée depuis 2012, mais également d’un nouveaux marché d’environ 78 millions d’habitants. Ainsi c'est un bilan plutôt positif que l'UE peut tirer de cette crise diplomatique où elle a su trouver sa place sur le devant de la scène internationale, aux cotés des grandes puissances.

Sources :
Le Monde, http://www.lemonde.fr/international...
Courrier International, http://www.courrierinternational.co...
Euractiv, http://www.euractiv.com/sections/gl...
Tehran Times, http://tehrantimes.com/index_View.a...