A l’heure où la France impose la vignette verte pour circuler dans Paris et espérer réguler le trafic pour réduire le nombre de particules fines présent dans l’atmosphère, que font les autres pays d’Europe ?
Selon l’agence européenne de l’environnement (AEE), les effets de la pollution de l'air sur la santé des Européens sont dévastateurs puisque 500 000 personnes en décèdent chaque année. Pour lutter contre ce problème, la Commission européenne a mis en place depuis de nombreuses années diverses réglementations. Ainsi, certaines villes européennes très touchées par la pollution ont choisi d’adopter des mesures particulières. C’est le cas de Londres avec son péage urbain instauré en 2003 dans la capitale britannique. Il consiste pour les automobilistes qui souhaitent rouler dans le centre de 7h à 18h, du lundi au vendredi à les faire payer 11,50 livres pour la journée. Pour aller plus loin dans le principe, l'argent récolté par TfL (Transports for London) sert à financer les transports en commun. En Norvège, Oslo possède également un péage urbain mais il s’agit surtout d’un pays en avance concernant la voiture électrique notamment par le fait que de nombreuses réglementations favorisent l’utilisation de ce type de véhicules beaucoup plus écologique. En utilisant une voiture électrique les norvégiens sont exemptés de péage urbain, disposent de nombreux parking gratuits et ont même l’autorisation d’emprunter les couloirs de transport collectif ! A Athènes, c’est la circulation alternée qui répond à ces problèmes de pollution mais celle-ci est permanente et est levée uniquement durant la période estivale.
Les interdictions de circulation dans le trafic européen
Source :http://www.green-zones.eu/fr.html
Concernant la France, Paris devient depuis lundi 16 janvier 2017, la première zone à circulation restreinte. En effet, le port de la vignette Crit'Air est désormais obligatoire pour tous les automobilistes parisiens. Tous doivent être munis d'une pastille de couleur, nommé "Certificat qualité de l'air", mentionnant leur niveau de pollution. Cela permettra d'interdire la circulation des véhicules les plus polluants comme les moteurs diesel et véhicules immatriculés avant 1997. A l'inverse, les automobilistes aux vignettes possédant des faibles niveaux de pollution pourront bénéficier de divers avantages comme des modalités de stationnement et de circulation privilégiées.
Il est important de noter que la pollution de l'air reste l'un des principaux défis sanitaires en Europe et dans le monde. En effet, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « 92% des habitants de la planète respirent un air vicié. »
Pour essayer d’avancer sur la question, l’Union européenne vient d’adopter le 8 décembre 2016 une « directive air ». Le texte prévoit d'abaisser davantage les plafonds d'émissions de certains polluants comme l'ammoniac en grande partie issu des engrais utilisés dans l'agriculture. De nouvelles particules ont également été ajoutées à la liste des polluants comme les très nocives liés notamment aux moteurs diesel. L'objectif global européen est de réduire l'impact sanitaire de la pollution de l'air de 50% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Les conséquences sanitaires restent toutefois inquiétantes même si selon l’AEE « la quantité de polluants dans l'air que nous respirons a significativement diminué depuis le début de la régulation de leurs émissions dans les années 1970 »
Pour de nombreuses ONG environnementales comme le Bureau européen de l'environnement, France Nature Environnement, la fédération française des associations de protection de l'environnement cette directive est jugée trop « légère » face à l’ampleur du problème. La protection de l’environnement est un réel enjeu qui suscite de nombreuses interrogations et désaccords tant au niveau national qu’européen.
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