Définitions

Qu'est-ce qu'un mouvement, un parti populiste ? Alors que pour beaucoup de nos jours cela signifie simplement la montée des extrêmes, certaines nuances se doivent d'être apportées. Contrairement aux mouvements d'opposition qui ont pour seul but de choquer et faire réagir la population d'un état, le populisme, lui, trouve son origine dans la politique, le pouvoir. S'agissant d'un terme créé en 1912 en France par Grégoire Alexinsky afin de désigner les partis socialistes russes, il perd peu à peu de son sens pour finalement ressurgir en France dans les années 80 ; désignant alors la montée du Front National. Nous voyons donc ici la disparité existante entre ces deux termes : l'un est entièrement désigné par le mot "mouvement", alors que l'autre est irrémédiablement un "parti politique". La distinction se fait donc vis-à-vis de l'accès ou non au pouvoir.

La crise européenne, significative d'un retour en arrière ?

L'Union Européenne subit en ce moment une crise existentielle, ou peut-être pourrions-nous même dire une poli-crise tant économique, que politique ou identitaire. Qu'est-ce-que l'Europe aujourd'hui ? Est-elle unie ou désunie ? Forte ou faible ? Un mode de vie commun ou l'apologie d'une diversité ? A gauche comme à droite ces questions se posent laissant ainsi ressurgir des forces pendant un temps oubliées : les partis populistes. Car c'est bien ce désir de monter au pouvoir qui inquiète désormais les citoyens européens.

Récemment, le parti d'extrême droite autrichien, le FPO ou parti de la liberté, s'est vu arrêté aux portes du gouvernement par le parti écologiste. Mais ce n'est malheureusement pas le cas dans tous les pays européens. En effet, ces partis se sont déjà implantés dans cinq états membres de l'Union Européenne ; à savoir la Pologne, la Hongrie, la Finlande, la Belgique et le Danemark ; mais également chez deux de nos partenaires économiques : la Norvège et la Suisse.

L'immigration, moteur de ces partis ?

Pour beaucoup, cette montée de "national-populismes" s'explique par les flux migratoires vécus en Europe depuis un certain temps et notamment la récente crise des réfugiés. Eurosceptiques croissants, c'est surtout et avant tout la gouvernance de l'Union Européenne qui est remise en cause par ces partis : la crise migratoire apparaîtrait donc plutôt comme l'un de leurs moyens d'intervention plutôt que comme leur moteur de pensée. Menés par la peur de l'autre, en tant qu'individu mais également entant que culture, religion ou nationalité, ces eurosceptiques progressent au sein de l'Europe et leurs accessions au pouvoir dans les pays cités plus haut encouragent l'accroissement des mouvements populistes dans la majorité des états-membres de l'Union Européenne créant ainsi une crainte des citoyens européens.

Aujourd'hui, dans les pays concernés, ces partis ont accès à des ministères et à des rôles importants dans les gouvernements ; notamment dans les affaires étrangères, la défense, l'éducation ou encore la justice sociale ; accentuant encore cet effet de peur en Europe et remettant parfois en question le fondement de l'identité européenne. Car si une majorité de ces partis accèdent au pouvoir alors la souveraineté nationale, l'anti-multiculturalisme et la xénophobie risquent de prendre le as sur les principes et les valeurs de la démocratie européenne.

Sources http://www.lci.fr/international/turquie-le-president-recep-tayyip-erdogan-menace-l-europe-d-ouvrir-ses-frontieres-aux-migrants-2014347.html

http://www.touteleurope.eu/actualite/reecoutez-toute-l-europe-sur-france-bleu-1071-la-montee-du-populisme-en-europe.html

http://www.touteleurope.eu/actualite/revue-de-presse-montee-des-populismes-un-danger-reel-pour-l-union.html

http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2097

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/turquie-recep-tayyip-erdogan-menace-l-europe-d-ouvrir-les-frontieres-619850.html