Les crises financières, économiques (2008) et des finances publiques (depuis 2004) ont mis en lumière les failles dans la gouvernance économique européenne. C’est pourquoi, le Conseil européen de mars 2010 a institué un groupe de travail avec pour mission de formuler des recommandations visant à garantir une plus grande discipline budgétaire, à introduire un nouveau cadre de surveillance macroéconomique et à disposer d’un cadre amélioré de résolution des crises. Ce dernier a remis son rapport final qui a été avalisé par les dirigeants européens lors du Conseil européen du 29 octobre 2010.                                                            

        En effet, grâce à ce groupe de travail, Le Conseil européen du 29 Octobre, dominé par le couple franco-allemand a pris une décision exceptionnelle, en décidant de modifier le Traité de Lisbonne afin de lever « l’interdiction » de soutenir financièrement un pays de la zone Euro et doter la gouvernance économique européenne de « mécanismes gradués de prévention voire de sanction des dérapages budgétaires des Etats membres qui instaure de fait une forme de tutelle européenne sur les budgets nationaux » (http://www.eurosduvillage.eu/Le-Conseil-europeen-de-tous-les,4190.html).

        Il s’agit, par conséquent, de doter l’Union européenne d’un fond de solidarité mis en place pour la crise grecque permanent (Fonds monétaire européen (FME) destiné au sauvetage des Etats défaillants) mais à condition d’une sévère supervision des budgets nationaux des Etats de la zone Euro et d’un renoncement à la moindre évolution vers un fédéralisme budgétaire européen qui pourrait favoriser la Commission européenne de toute perspective d’un budget propre au dépens d’un éventuel protectorat conseil européen.

        Le couple franco-allemand s’est donc voulu s’ériger en garant de l’orthodoxie budgétaire, prônant des sanctions plus automatiques et un poids plus important pour la dette ( nécessité de réviser le pacte de stabilité et de croissance due aux dérapages publiques nationaux notamment en Grèce) et Une nouvelle surveillance pour les déséquilibres macroéconomiques(http://www.eurosduvillage.eu/Gouvernance-economique-ou-va-l,4207.html).

        Or, il n’y a pas si longtemps que ça, c’est bien le même couple franco-allemand, qui en 2003, était en procédure pour déficit excessif conduisant à de lourdes sanctions financières de la commissions européennes car il ne respectait pas le pacte de stabilité de la zone euro. Pour contourner ses recommandations, il avait réussi à convaincre ses homologues européens d’ignorer ces derniers et avait obtenu de la Cour de Justice des Communautés européennes qu’elle vide le pacte de stabilité de sa substance le 13 juillet 2004. 

        Le couple franco-allemand, ironie du sort, est indirectement responsable de ses crises car, à partir de 2004, des Etats ont pu "laisser filer leurs déficits et leur endettement sans que jamais aucune sanction n’ait été prise. La faillite de la Grèce, évitée de justesse, a été le point d’orgue d’un laxisme entretenu par les Etats et avalisé par la Cour"  (http://blogs.lexpress.fr/noellelenoir/2010/11/03/le-franco-allemand-a-la-manoeuvre-pour-sauver-l’euro/).