Bientôt le mot latin « curriculum vitae » sera peut-être remplacé par le mot européen « Europass ». L’Europass a été créé le 15 décembre 2004 suite à l’initiative de la Commission européenne. L’objectif de cette disposition était d’instaurer « un cadre unique pour la transparence des qualifications et des compétences » au niveau européen.

L’Europass se compose de cinq documents : le Curriculum vitae Europass, le Passeport de langues Europass, le Supplément descriptif du certificat Europass, le Supplément au diplôme Europass et l’Europass Mobilité. Il aide les Européens qui sont à la recherche d’emploi, d’une formation ou d’une expérience à l’étranger à assurer la visibilité de leurs compétences. Par conséquent, il favorise la mobilité dans l’Union européenne.

La popularité de l’outil se répand. L’Europass enregistre une nette augmentation de l’utilisation depuis sa création. Son site a en effet passé la barre du millionième visiteur en octobre 2010. Les dernières données fournies par la Commission européenne montrent que 10 millions de personnes utilisent déjà l’Europass pour décrocher un emploi. Sur ces chiffres, près de la moitié des utilisateurs ont moins 25 ans et un tiers n’a pas d’expérience professionnelle. Mais la commissaire européenne chargée de l’éducation, Mme Androulla Vassiliou ne s’affole pas car l’Europass fait partie des outils mis à disposition par la campagne « Jeunesse en mouvement » qui incite les jeunes à étudier et travailler à l’étranger. D’après elle, la popularité de l’Europass prouve l’efficacité de la campagne.

Ainsi l’Europass semble n’avoir que des avantages. Les entreprises et les agences de recrutement prônent l’uniformisation de la documentation (CV et lettre de motivation avant tout) introduite par l’outil. Ce support homogène est rédigé en 26 langues et présente le parcours d’éducation et de formation ainsi que la description de l’expérience professionnelle de manière à ce que les informations soient facilement comprises et analysées par les recruteurs dans toute l’Europe. Marc Vandeleene, chargé des relations publiques et de la communication chez Manpower Belgique, estime que « l’Europass facilite le processus de recrutement pour les employeurs et améliore la mobilité des travailleurs ». Un moyen peut-être aussi de lutter contre les discriminations à l’embauche ?

Mais avant d’envoyer tous les cerveaux jeunes vers l’étranger, il serait temps en France de faire face au problème du chômage des jeunes (11% des jeunes actifs de 18 à 25 ans sont au chômage selon l’OCDE). Même si le taux des jeunes en apprentissages est en augmentation, le taux de chômage l’est lui aussi. La faute aux difficultés d’insertion des jeunes dans le monde du travail notamment la diminution des salaires versés aux jeunes et la surqualification des jeunes qui même eux ont du mal à trouver un travail. Même si « l’Europass » reste un moyen alternatif de trouver du travail, envoyer les jeunes à l’étranger ne fera que reculer le problème, auquel font face finalement beaucoup de pays européens.

Sources :

www.europass.cedefop.europa.eu

www.techno-science.net

http://www.lefigaro.fr/economie/200...

http://www.nouvelle-europe.eu/polit...

Dominika Behrendt, Julie Dufraux, Carine Joutel