C’est le mercredi 26 octobre 2011, que s’est tenu le sommet européen de la dernière chance visant à solutionner la question de la dette des États européens. Pour autant, ce n’est que dans la nuit du mercredi 26 octobre au jeudi 27 octobre qu’un accord a pu être trouvé entre les dix-sept États européens membres de la zone euro. Cet accord, en grande partie calqué sur la position allemande, s’avère alors plutôt convaincant pour les marchés qui le saluent par une forte progression des indices sur les différentes places boursières mondiales.

Pourtant, malgré cet accord, il semble que la situation soit loin d’être réglée comme le souligne l’économiste Paul De Grauwe. Selon lui, « le marché réalisera très vite que cela ne suffit pas ». En effet, il se pourrait bien que dans les mois voir les semaines à venir, cet accord ne se révèle insuffisant aux yeux des marchés financier qui semble aujourd’hui être tout puissant et dont l’appréciation de la situation fait loi.

Cette crise, est donc une crise de la dette et les marchés financiers semblent aujourd’hui sanctionner l’incapacité des États à juguler cette dette. Mais ce qu’il faut bien comprendre dans cette situation, c’est qu’il s’agit plus profondément de la crise d’un système tout entier. En effet, depuis plusieurs décennies maintenant, les États européens dans leurs ensembles vivent à crédit. On peut notamment citer l’exemple de la France qui n’a pas voté un seul budget en équilibre depuis plus de vingt ans. Bien sur on peut blâmer ces dirigeants qui ont laissé s’envoler la dette de leurs États. Leurs responsabilités est certes avérées mais on peut tout de même considérer qu’ils agissaient sous couvert d’un système dont ils ne tenaient plus vraiment les rênes.

En effet, dans le système ultra libéral actuel, on considère de manière tacite que l’on peut créer de la dette tant que l’on a de la croissance. Dans cette situation on peut alors penser que cette crise est donc une crise de la confiance accordée aux États quant à leurs capacités à rembourser leurs dettes. Et la croissance est alors l’élément principal de cette confiance accordée aux Etats. Malheureusement, il semble illusoire de penser que la croissance est un phénomène infini, c’est donc une position plutôt utopiste et qui ne peut raisonnablement pas tenir dans un monde aux ressources limitées.

Cette situation était donc finalement inéluctable au regard du système dans lequel elle s’inscrit. Et même si il est vrai que la crise financière de 2008 a accéléré le phénomène par le fait qu’elle a privé de croissance les économies européennes, c’est maintenant le spectre de la récession qui crée la fébrilité de l’économie.

Pour autant, il apparait possible de nuancer ce propos par le fait que depuis le XIXe siècle, il existe l’idée que la croissance ne pourrait pas durer toujours. Et que malgré ce discours, c’est bel et bien l’innovation qui permet la croissance. On peut alors penser que d’autres sources de développement sont possibles comme celle que l’on appel aujourd’hui la croissance verte. Cette forme de croissance plus éco-responsable pourrait alors se substituer aux formes plus traditionnelles et en même temps, tenter de se poser en solution face aux défis écologiques et environnementaux des décennies à venir.

Axel Nicolas et Adame Traore

Sources http://www.rtbf.be/info/economie/detail_euro-le-plan-de-sortie-de-crise-ne-convainc-pas-les-economistes?id=6990503

http://www.cadtm.org/L-accord-du-sommet-europeen-des-26

http://ec.europa.eu/news/economy/111027_fr.htm

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111031trib000660650/l-ocde-abaisse-drastiquement-ses-previsions-de-croissance-pour-2012.html

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111026trib000659737/l-europe-recherche-croissance-desesperement-.html