La Politique agricole commune (PAC) créée en 1957 et institué à partir de 1962, est une politique mise en place à l'échelle de l'Union européenne et élaborée principalement pour contrôler les prix et subventionner les producteurs. Celle-ci vise à moderniser et développer l'agriculture et est mise en œuvre par la Direction Générale « Agriculture et développement rural1 » de la Commission européenne.
Le 12 octobre 2011, la Commission européenne a présenté de nouvelles mesures concernant la PAC pour la période budgétaire 2014-2020. Il faut noter que la Commission était influencée par le lobby agricole jusqu’au début des années 2000. Toutefois, cette dernière est aujourd’hui plus sensible aux enjeux environnementaux et climatiques. En effet, la Commission européenne cherche à légitimer le maintien de transferts important pour les producteurs en les liant d’avantage à des pratiques respectueuses de l’environnement, qui deviennent de plus en plus une des préoccupations des citoyens européens comme le changement climatique ou encore la préservation de la biodiversité.
On ne peut pas reprocher à la Commission européenne d’enfin se pencher, sur ces questions environnementales. Cependant, des critiques semblent déjà surgir concernant le rapport coût-bénéfices de ses propositions. En effet, les nouvelles mesures de "greening" ont de forte chance de n’avoir que de faibles bénéfices environnementaux au regard de leurs coûts. De plus, selon Alan Matthews, professeur émérite en politique agricole européenne au Trinity College de Dublin, ces différentes propositions auront pour conséquence de « maintenir des pâturages permanents, diversifier les cultures et mettre en jachères des domaines prioritaires écologiques » qui « réduiront la production européenne de cultures arables, de porc et de volaille, notamment, en comparaison avec les niveaux de production en l'absence de ces contraintes. »
Dans un récent article pour le Centre international pour le commerce et le développement durable, le professeur Mathews attire également l’attention sur le fait que ces mesures auraient aussi pour conséquence une augmentation des prix « équivalente à plus de 2% des 205 millions d’euros de couts d’intrants perçus par les producteurs européens en 2009 » Enfin, cette politique agricole commune fait toujours l’objet de critiques internationales l’accusant de créer une concurrence déloyale pour les producteurs des pays en développement. Ainsi ces nombreux détracteurs, voit en la PAC une forme de protectionnisme européen dans le domaine agricole à l’heure où la mondialisation semble au contraire contraindre a plus de libéralisme.
De ce fait, de nombreux états membres sont ainsi désireux de diminuer l’impact de la PAC sur le budget européen au profit d’autres secteurs, dans la mesure où celle-ci représente aujourd’hui prés de 43% des dépenses de l’Europe. Les nouvelles mesures proposées par la commission fragiliseront-t-elles alors un peu plus la situation déjà précaire des agriculteurs européens? Ou bien s’agitât il au contraire d’une bonne initiative allant dans le sens du développement et de la préservation de l’environnement? Une chose est sure, en l’état actuel des choses rien n’est encore fait et les décisions sur l’avenir de la PAC pourraient bien encore évoluer puisque les partenaires européens ont encore jusqu’en 2013 pour tranché la question.
Axel Nicolas et Adama Traore
Sources : http://www.touteleurope.eu/fr/actions/agriculture-peche/politique-agricole-commune/actualite/actualites-vue-detaillee/afficher/fiche/5496/t/95946/from/4712/breve/la-future-pac-devoilee-par-la-commission-europeenne.html?cHash=43293e0852
http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_agricole_commune#Perspectives_pour_l.27apr.C3.A8s_2013
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/07/une-politique-agricole-europeenne-plus-verte-et-plus-juste_1598734_3232.html