Jeudi 23 Novembre a eu lieu une conférence de Pierre Vimont, secrétaire général du SEAE, sur le thème « Le service européen d’action extérieure : l’Union européenne sur la scène internationale ». Pour y assister nous nous sommes rendues à l’ENA (École Nationale d’Administration) où la conférence avait lieu dans un petit amphithéâtre. Pierre Vimont se tenait sur l’estrade accompagné d’un illustre inconnu, dont nous ne connaissons pas le nom en raison d’un retard lié à la joie des transports en commun. La salle est remplie de cheveux grisonnants, de costumes élégants et très peu d’étudiants. Il semblerait que l’on assiste à une réunion d’anciens élèves, où certains membres de l’assemblée tutoient volontiers Pierre Vimont.

Maintenant que le décor est posé revenons à la conférence. L’exposé du secrétaire général du SEAE était un bel exemple de dissertation à la française, 3 parties, 3 sous-parties : thèse le SEAE, antithèse ses difficultés, synthèse l’espoir. Il a commencé par rappeler le triple objectif de son service : continuité, cohérence et complémentarité. Au sein de cet organe se crée petit à petit une culture administrative nouvelle. Il admet que le service rencontre quelques obstacles. Les relations avec les institutions particulièrement la commission ne sont pas toujours évidentes, mais dit-il, s’amélioreront avec le temps. Le SEAE doit trouver sa place au sein des états membres et faire preuve pour cela d’une capacité d’innovation constante qui représente un travail éreintant. Son défi le plus important est sa capacité à proposer une vision stratégique dans un contexte qui a changé. Il faut « réinventer le rôle de l’Europe » qui doit faire face à la concurrence d’autres pays. Le printemps arabe a montré que l’Europe n’évoluait plus en « terre conquise » et qu’elle devait revoir son modèle de partenariat. Cependant elle représente toujours un marché attractif malgré sa panne actuelle de croissance. Il défend aussi sa capacité à avoir une approche intégrée, elle n’est pas seulement une puissance militaire mais agit aussi dans le domaine civil en soutenant le développement. Enfin le SEAE permet de garder le dialogue avec le reste du monde quand nationalement celui-ci a été coupé, c’est cette « musique propre à l’Union Européenne » qui est appréciée.

La deuxième partie de la conférence était dédiée aux questions de l’assistance. Beaucoup ont porté sur les modalités de fonctionnement du service, sur ses pratiques linguistiques, son personnel et la gestion du multiculturalisme. D’autre part la définition d’une stratégie dans le domaine des affaires étrangères a été évoquée. Selon Pierre Vimont, le SEAE possède l’avantage d’une plus grande flexibilité en comparaison de la lenteur préjudiciable des procédures de l’UE.

Le secrétaire général du SEAE s’est efforcé tout au long de la conférence de donner une image positive de son service et de l’UE. Il a évoqué à demi-mot toutes les difficultés rencontrées, toujours avec nuance et tact, usant d’une langue rompue à l’exercice de la diplomatie. Là où d’autres verraient le verre à moitié vide, il préfère le voir à moitié plein. Il rappelle que dans le domaine des « politiques étrangères on met souvent en avant les désaccords et on voit moins le travail qui s’effectue à Bruxelles ». Le SEAE a plus de potentiel d’unité qu’on ne l’imagine. La politique étrangère offre peut être plus de possibilités d’actions communes que d’autres domaines.

Manon Le Yeuc'h

Nikita Letard

Sources:

http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Conference__P-VimontV2-1_cle5ae317.pdf