La campagne électorale pour les élections présidentielles au Congo a été lancée en octobre 2011. D’emblée, le président Joseph Kabila semblait en bonne position pour être réélu. Face à lui, son principal rival était Etienne Tshisekedi. La tension était forte entre les deux « camps » ; l’organisation du scrutin allait se révéler complexe.
L’élection a été organisée le 28 novembre 2011. Les résultats de l’élection présidentielle ont été officialisés le 16 décembre 2011, proclamant Joseph Kabila réélu à 48,9 % contre Étienne Tshisekedi (32,3 %). Joseph Kabila a donc été élu pour un nouveau mandat de cinq ans. Cependant, ces élections ont été contestée et se sont déroulées dans un climat de violence.
Le 28 novembre, des mises en doute quant à la transparence du vote ont été émises. Le 29 novembre l’annulation des élections en faute des « irrégularités » ou des « fraudes » lors du vote a été évoquée. Mais la réponse du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a été claire : « n’y a rien pour annuler ces élections, vraiment rien, on n’y pense même pas! ».
Lors de l’annonce des résultats du 6 décembre pour les présidentielle et du 13 janvier pour les législatives, des craintes se sont exprimées à propos de possibles dérapages et de violences. Finalement, les résultats provisoires de l’élection présidentielle étaient annoncés le vendredi 9 décembre, consacrant la réélection du président sortant, Joseph Kabila a provoqué des troubles ; les actes de violences ont provoqué quatre morts, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels dans plusieurs communes populaires de la capitale congolaise
Les missions d’observations internationales ont fait connaître le 30 novembre 2011 leurs premières conclusions provisoires sur les élections présidentielles et législatives en République du Congo.
Un appel au calme et au respect de résultat des élections a été lancé aux acteurs politiques par l’Union africaine et d’autres missions africaines d’observation qui les ont imploré de « continuer à faire preuve d’une grande retenue et d’esprit de responsabilité en acceptant le résultat des élections et en cas de contestation de recourir aux procédures et mécanismes prévus à cet effet ».
L’Union africaine, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), la Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe),et la Céac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) ont estimées que les élections s’étaient bien déroulées malgré des « difficultés techniques et logistiques » et des « actes de violence isolés ».
Au contraire, l’Union Européenne, par la voie de Catherine Ashton, la Haute Représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, a fait appel au « calme et à l’apaisement pendant le dépouillement, la compilation et l’annonce des résultats ». En cas de contestation de ces derniers, elle a appelé les forces politiques à « introduire toute contestation éventuelle par la seule voie légale ou juridique ».
La France a condamné plus fermement « les incidents très graves et très nombreux » le jour du scrutin et le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que « tout cela ne va pas dans le bon sens ».
Enfin, le 2 décembre 2011, Catherine Ashton et Andris Piebalgs, commissaire européen chargé de l’aide au développement, ont évoqué leurs attentes à propos de « tous les efforts nécessaires à faire pour garantir la transparence de cette partie cruciale du processus électoral en respect des règles établies et avec l’impartialité requise ». Ils ont invité tous les Congolais, et en particulier tous les responsables politiques, à garder leur calme et à dialoguer et demandé l’apaisement durant la proclamation des résultats provisoires le 6 décembre.
Le SEAE a, comme toujours, donné le compte rendu de ses observations en défendant les valeurs démocratiques, en faisant appel à la transparence et au dialogue ; et des Droit de l’Homme, en invitant les forces de l’ordre à faire face de manière régulière aux représailles des opposants suite à l’élection du président Joseph Kabila.