«Les relations entre l'UE et l'Égypte de la transition sont entrées dans une nouvelle ère». C’est ce qu’on peut lire dans les conclusions de la plus vaste réunion jamais organisée entre l’Union européenne et l’Egypte, qui s’est tenue les 13 et 14 novembre 2012 au Caire.
Cette "Task Force UE-Égypte", coprésidée par la Haute Représentante de l’Union européenne Catherine Ashton et le ministre égyptien des Affaires étrangères Kamel Amr, a réunis pour la première fois le secteur public et le secteur privé des deux côtés de la Méditerranée. Ainsi plus de 500 personnes ont participé aux groupes de travail pour le renforcement de la coopération EU-Egypte. Parmi eux étaient présents des représentants des institutions européennes (le Parlement, la Commission, le SEAE), des banques européennes (la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne de reconstruction et le développement), mais aussi 102 chefs d’entreprise européens .
L’organisation de cette réunion remonte au 13 septembre , lorsque le Président Morsi avait rencontré Catherine Ashton, au cours de l’une de ses premières visites officielles à l’étranger. « Cet évènement illustrera la décision prise il y a peu par l'Égypte de faire de l'Europe son partenaire principal, ainsi que l'engagement renouvelé de l'Europe en faveur de l'Égypte. », déclarait alors la Haute Représentante de l’Union.
L’objectif premier de ces deux journées était de « restaurer la confiance dans l’économie du pays », comme l’indiquait le président de la BEI, Werner Hoyer. En effet, si les investisseurs européens sont conscients des nombreuses opportunités qu’offre l’Egypte, le climat économique et politique instable du pays les dissuade encore d’y développer leurs activités.
Finalement, la Task Force s’est conclue sur un point phare : l’engagement de l’Europe à fournir 5 milliards d’euros sous forme de prêts et de dons à l’Égypte pour 2012-2013. Une série de mesures d’aide économique ont également été adoptées dans les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, du tourisme, des infrastructures, ou encore des énergies renouvelables. Ces décisions ont pour but de stimuler la croissance économique égyptienne, qui, selon Catherine Ashton, est indissociable de la transition politique du pays.
Cependant, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme regrettait mercredi que l’UE ne profite pas de cet évènement pour mettre la démocratisation et les droits de l’homme au centre de ses relations avec l'Égypte. En effet, si des discussions sur la question du droit des femmes et des minorités ont eu lieu, aucune mesure significative n’a été prise dans ce domaine. Or, il faut rappeler que les violations des droits de l’homme et le manque de transparence du nouveau gouvernement sont régulièrement pointés du doigt par la société civile.
Plus d’un an après le printemps arabe, l’UE affiche clairement avec ce sommet sa volonté de renforcer ses relations avec l’Égypte. Néanmoins, cette coopération reste principalement économique et laisse de côté la défense des droits de l’homme et de la démocratie dans un pays en pleine mutation politique.
Sources:
Communiqués de presse de la Commission et du SEAE: http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/FR/foraff/132449.pdf
Déclaration de Catherine Ashton, du 13 septembre 2012 : http://eeas.europa.eu/top_stories/2012/141112_eu-egypt-taskforce_en.htm
Site du Centre d’Information pour le Voisinage Européen: http://www.enpi-info.eu/medportal/news/latest/31068/Task-Force-UE-%C3%89gypte:-l'UE-s'engage-%C3%A0-d%C3%A9gager-5-milliards-d'euros-sous-forme-de-pr%C3%AAts-et-de-dons-pour-la-p%C3%A9riode-2012-2013
Journal en ligne Daily News Egypt :
http://dailynewsegypt.com/beta/wp-content/uploads/2012/11/dne_2071_mi72cgv63g5.pdf
Site de la FIDH : http://www.fidh.org/EU-Egypt-Task-Force-Why-would-NGOs-12425